Le 8e Baromètre de perception des discriminations dans l’emploi est publié vendredi. Des chômeurs rencontrent des difficultés liées à leur origine étrangère dans leur recherche d’emploi.
Pour la première fois, l’étude de l’Ifop pour le Défenseur des droits et l’Organisation internationale du travail, a mis l’accent sur les discriminations raciales, note le site 20minutes .fr. Pour ce faire, elle a comparé les réponses de l’échantillon global des demandeurs d’emploi avec celles d’un échantillon de demandeurs d’emploi d’origine étrangère dont 70,2% du Maghreb et 12,8% d’Afrique subsaharienne. Le résultat est sans appel.
Ceux qui sont au chômage et qui sont d’origine étrangère sont trois fois plus nombreux à se plaindre d’avoir été victimes de discrimination à l’embauche à cause de leur origine, 64% contre 20%. Ils citent également cinq fois plus leur confession, 32% contre 6% et leur lieu de résidence, 21% contre 16%.
Pour 16% de l’échantillon global et 66% des chômeurs d’origine étrangère, l’origine peut être prise en compte par la couleur de peau, un accent ou le port d’un signe religieux. "Soixante pour cent des demandeurs d’emploi présentant une de ces caractéristiques affirment d’ailleurs avoir été victimes de discrimination à l’embauche", note l’étude.
L’entretien d’embauche, un moment redouté
Ces inégalités entre chômeurs d’origine étrangère et les autres ont lieu tout au long de la recherche d’emploi. Ceux d’origine étrangère sont 54% à penser avoir été discriminés sur leur CV contre 28% pour les autres. L’entretien d’embauche est le moment où ces inégalités se manifestent le plus : 74% contre 64%.
"C’est là où on peut le mieux entendre les choses", explique Clémence Levesque, chargée de mission auprès du Défenseur des Droits. "A l’oral, le recruteur peut avoir un comportement plus ouvertement raciste".
Le fait d’être de nationalité française ne change pas grand-chose. "Dès lors qu’ils sont d’origine extra-européenne, les français de naissance subissent tout autant ces questions que les candidats de nationalité étrangère", relève l’étude. "Cela montre la persistance des préjugés et la crainte de l’étranger, quand bien même celui-ci est… français", remarque Clémence Levesque.