L’ancien patron de Renault Carlos Ghosn risque d’être bientôt jugé en France en sa présence ou non, pour des abus de biens sociaux, du blanchiment et des faits de corruption.
Une information du journal Les Echos a révélé que Carlos Ghosn aurait reçu plus de 30 millions d’euros d’un distributeur de Renault au Moyen-Orient grâce à un système de rétrocommissions. Ce système qui n’a jamais été révélé a été dévoilé grâce à l’enquête des magistrats qui recoupent des malversations déjà identifiées par le parquet de Tokyo. Les investigations françaises concernent notamment le versement par Renault de "primes de performance" à la société Suhail Bahwan Automobiles (SBA), un distributeur basé à Oman. Contrairement à la procédure habituelle et à la demande de Carlos Ghosn, ces primes étaient accordées directement depuis "la réserve du PDG". Cette ligne de crédit est normalement utilisée, dans chacun des groupes, pour des frais exceptionnels, non budgétés, rapporte RTL.
D’après les enquêteurs, Nissan a versé, entre 2009 et 2018, 32 millions de dollars à SBA, soit plus de 30 millions d’euros. Si Carlos Ghosn a échappé à la justice japonaise après sa fuite au Liban, il risque d’être bientôt jugé en France, même en son absence, pour des abus de biens sociaux, du blanchiment et des faits de corruption. Les enquêteurs ont découvert des dizaines d’e-mails expliquant le fonctionnement de ce complexe système de "rétrocommissions" organisé en "écosystème" rayonnant autour de l’ancien patron des Renault. Ce dernier a alors fait l’objet d’un mandat d’arrêt international, l’équivalent d’une mise en examen.
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