Fauteuil tout terrain monté sur une roue et porté à l’avant et à l’arrière, la joëlette permet aux personnes porteuses de handicap d’accéder à des lieux inaccessibles pour elles, comme les différents sentiers de l’île. Véritable exemple de solidarité, la pratique de la joëlette a repris grâce à l’allègement des mesures.
Du nom de son créateur, le but de la joëlette est de faire découvrir aux personnes atteintes de handicaps des paysages encore inaccessibles pour eux, notamment ceux qui ne s’atteignent uniquement par les sentiers escarpés. L’association RAJ (Réunion-Aventures-Joëlettes) est spécialisée dans cette activité, offrant aux personnes à mobilité réduite un accès aux lieux leur étant jusqu’alors impraticables.
C’est avec ses mots que Patrick Lefèbvre, président du RAJ, décrit le but de son association : "J’ai crée l’association en 2015 suite à la demande de certains jeunes et également du fait que l’un de mes enfants est porteur de handicaps. Grâce à la joëlette, il pouvait nous accompagner dans les sentiers, ses frères portant le siège en se relayant".
Forte de nombreuses actions, l’association a connu un boom notamment grâce à de nombreuses sorties réalisées : "Nous avons déjà fait le tour de l’île en joëlette en 2016, nous permettant de visiter toutes les communes et de faire des rencontres. Depuis l’allègement des mesures, nous pouvons reprendre les entraînements et les sorties, nous avons depuis déjà fait le Grand Bénare, Marla à Cilaos, la route du Volcan... Et nous allons participer au Grand Raid en octobre".
C’est ce que nous dit Virginie Cellier, maman de la petite Louise, atteinte du syndrome de Joubert. Originaire de Toulouse, la famille en vacances sur l’île a pu bénéficier de la solidarité de l’association RAJ : "Nous avons trouvé cette association sur internet en préparant notre venue. Nous avions déjà fait de la joëlette en métropole et nous voulions savoir s’il y en avait ici, explique la maman. C’était vraiment très convivial, l’action est gratuite et on nous a proposé quelque chose d’adapté autant pour notre enfant que pour nous, parents. Ils étaient 16 à porter la joëlette en se relayant, c’était une matinée super".
Atteinte du syndrome de Joubert, affection génétique touchant le cervelet et le tronc cérébral, Louise, la fille de Virginie fait partie des 100 000 enfants atteints par cette maladie. Sa maman a donc ainsi créer une association pour rassembler les porteurs de ce syndrome : "Nous sommes uniquement une trentaine de familles ayant un porteur de ce handicap en France. Nous avons créé l’association pour faire connaître le syndrome au grand public, autant dans les écoles qu’au niveau des médecins qui ne connaissent pas tous cette maladie.
Elle rajoute : "Nous venons également en aide aux différentes familles touchées qui peuvent subir un isolement et nous essayons de nous réunir plus souvent depuis l’allègement des mesures sanitaires. Je suis contente de voir qu’à La Réunion certains connaissent la maladie, mais aussi la joëlette".
La joëlette a donc un avenir certain à La Réunion, offrant sport et découverte à tous porteurs de handicap ou non.
Patrick Rivière.