En janvier, lors d’un essai clinique, Guillaume Molinet est décédé lors du test d’une molécule du laboratoire Bial à Rennes. Dans un témoignage choc, ses proches, représentées par son frère, sortent de leur silence et confient leur désarroi. "Il y a un souci de santé publique", dénonce le frère.
Depuis le début de l’affaire essai clinique mortel, Biotrial, qui réalisait un essai clinique pour le compte du laboratoire portugais Bial, assure avoir parfaitement tout géré. Mais la réalité est moins flatteuse. Le centre de recherche rennais aurait-il dû réagir dès les premiers symptômes ressentis le dimanche matin par Guillaume Molinet, le volontaire sain qui décèdera une semaine plus tard, et l’hospitaliser plus rapidement ? Des questions restées à ce jour sans réponses et que la famille de la victime tente en vain de percer.
Dans plusieurs médias, dont BFMTV, Laurent, le frère de Guillaume Molinet, livre le grand désarroi de la famille. Le 17 janvier, Guillaume, qui se trouvait en état de mort cérébral depuis quelques jours, était décédé. Depuis trois enquêtes ont été ouvertes. "Je veux savoir, nous voulons savoir, parce que je m’exprime aussi au nom de ma famille, mes frères et sœurs, mon père et ma mère, et nous avons besoin de savoir", confie-t-il.
Il a également fustigé les laboratoires qui ne doivent pas selon lui "se prendre pour des alchimistes". "Certes, mon frère est décédé mais je crois qu’il y a un souci de santé publique derrière et je pense qu’il est temps aussi de dire aux laboratoires qu’ils ne peuvent pas faire tout et n’importe quoi et surtout de ne pas se prendre pour des alchimistes, des magiciens", fait-il savoir.
Essai clinique à Rennes : "Je veux savoir... par BFMTV
Au Parisien, Laurent évoque également les interrogations de la famille sur la prise en charge de Guillaume qui avait fait part de ses troubles de santé aux responsables de l’essai clinique. "On ne sait pas ce qu’il s’est passé entre le moment où Guillaume a exprimé avoir des effets secondaires, je pense qu’on peut l’appeler comme ça, et le moment où il s’est retrouvé en réanimation", questionne Laurent. Il assure avoir "tenté de dissuader" son frère d’y aller, "car il y avait ces histoires d’effets secondaires des médicaments dont on entend parler".
Par ailleurs, il souligne que son frère était en excellente santé. "Comme de nombreuses personnes, il lui est arrivé de fumer un peu de cannabis. Mais il avait arrêté depuis plusieurs années. On a dit aussi qu’il avait un traumatisme crânien...mais il avait six ans, ça n’avait rien à voir". Dans un rapport rendu lundi soir, un groupe d’expert, avait noté le "caractère stupéfiant et inédit" de l’accident, "ne s’apparentant a priori à rien de connu", et relevé que certains des volontaires étaient "relativement âgés" pour ce type de tests. A côté de problèmes de tension par exemple, ils évoquaient "un antécédent de traumatisme crânien grave" chez l’un d’eux.
La famille de la victime, représentée par l’avocat Jean-Christophe Coubris, a déposé plainte contre X au Tribunal de Grande Instance de Paris pour comprendre comment cette mystérieuse molécule a pu entrainer un décès et l’hospitalisation de cinq volontaires.
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