Un militaire français « a été blessé au coude » hier après s’être fait tirer par un militaire tchadien.
Deux militaires français ont été pris pour cible par un soldat tchadien mercredi matin alors qu’ils sortaient de leur base d’Hadji Kossei à N’Djamena, la capitale tchadienne. L’un d’eux a été blessé au coude et devra être évacué d’ici peu.
« Deux soldats français à bord de leur véhicule sortaient de la base » lorsqu’« un individu à bord d’une motocyclette a tiré quatre balles en direction » d’eux avec une arme de poing, rapporte une source proche de l’ambassade de France au Tchad.
Selon un officier de la police judiciaire tchadienne, le militaire qui a tiré sur les deux soldats français a déjà été arrêté et est auditionné actuellement au bureau des renseignements militaires.
De son côté, le porte-parole de l’Etat-major français à Paris, le colonel Thierry Burkhard, indique que les mesures de vigilance, déployées à la suite de cet incident, sont toujours maintenues sur le territoire tchadien même si aucune menace particulière n’a été signalée depuis. « Une enquête est en cours, en contact avec les autorités tchadiennes », rajoute cette source.
950 soldats français sont actuellement en mission en terre tchadienne dans le cadre de l’opération Epervier. Elle a été créée début février 1986 après l’invasion des forces armées lybiennes qui sont venues soutenir le président Goukouni Oueddei (1979 - 1982) après son éviction du pouvoir fin 1981 par Hissène Habré, soutenu par la France et les États-Unis.
Ces dernières années, la présence militaire française au Tchad a été vivement critiquée à deux fronts. Le président tchadien Idriss Deby Itno, lui, avait réclamé à ce que cette occupation soit accompagnée d’une aide financière à son pays.
De leur côté, les rebelles tchadiens ne cautionnent pas l’assistance militaire apportée par la France lors de la tentative de renversement d’Idriss Deby en 2008. Au niveau de la population, on évoque une ingérence française.
L’an dernier, Alain Juppé, alors ministre de la Défense avait déjà songé à utiliser l’opération Epervier dans la lutte contre l’invasion des groupes islamistes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) dans la bande sahélienne.
Source : L’Express