Ce vendredi 10 juillet marque la fin de l’état d’urgence sanitaire. Quelles sont les conséquences de cette sortie d’état d’urgence ? Le docteur Bernard Alex Gaüzere, professeur et visiteur de médecine tropical, réagit sur Antenne Réunion.
Professeur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux et ancien chef du service réanimation du CHU Nord, le docteur Bernard Alex Gaüzere est sur le plateau d’Antenne Réunion.
Clap de fin ce vendredi 10 juillet de l’état d’urgence sanitaire. L’essentiel des mesures en vigueur depuis le 24 mars disparaît. Mais des restrictions pourront quand même être mises en place jusqu’au 10 novembre.
Bientôt plus de test à l’arrivée à l’aéroport de la Réunion, Les croisières fluviales sont de nouveaux autorisés, les stades et hippodromes seront ouverts au public dans la limite de 5 000 personnes… Pour Bernard Alex Gaüzere, cette fin de l’état d’urgence sanitaire ne marque pas la fin de toutes les mesures de protection.
"C’est la fin de l’urgence sanitaire mais ce n’est pas la fin de l’épidémie et encore moins l’arrêt des mesures. Des mesures devraient rester dès que la loi sera promulguée, comme l’obligation de tests avant de prendre l’avion. Tout comme la recommandation médicale de se faire dépister au 7e jour car même si on est négatif 3 jours avant de prendre l’avion, il y a des cas positifs au 7e jour. Il y a des limitations de population. Ce n’est pas la fin des mesures de protection ni des gestes barrières, mais la fin d’un certain état juridique, l’état d’urgence, mais qui va persister sous une certaine forme jusqu’au 30 octobre avec la possibilité pour le Premier ministre de décréter des tests virologiques ou que les préfets prennent des mesures en cas de reprise de l’épidémie."
Selon le professeur de médecine tropicale, la hausse des cas de coronavirus est inévitable avec la fin de l’état d’urgence sanitaire. "Depuis la fin du déconfinement, c’est ce que l’on voit un peu partout. Il faut s’attendre à une reprise du nombre de cas, c’est une hypothèse tout à fait raisonnable."
Des pays comme l’Australie ou l’Espagne reconfinent les habitants de certaines régions. En métropole un plan de reconfinement est déjà prêt en cas de recrudescence de l’épidémie. Un reconfinement n’est pas à exclure pour le professeur.
"Si le nombre de cas devenait important dans une région, une ville ou un quartier, il pourrait avoir un reconfinement partiel dans le cadre du plan Jean Castex."