Alors que la guerre fait rage depuis une semaine en Ukraine, envahit par la Russie, Rémy Bourgogne a choisit de changer ses plans et de parler de ce conflit. Bien que cela se passe à des milliers de kilomètres de La Réunion, la guerre en Ukraine n’est pas sans conséquences sur les Réunionnais. Voici le fonnkèr de Rémy Bourgogne.
« Quand la guerre commence, l’enfer s’ouvre », proverbe polonais
J’avais prévu de vous écrire un billet sur un tout autre sujet : la multipotentialité. Mais le conflit en Ukraine me pousse à bouleverser mon programme, on ne peut pas rester insensible à ce qui se passe à la frontière Est du vieux continent. J’ai donc une pensée particulière pour le peuple ukrainien.
Vous me direz, « mais Rémy, la guerre est partout, pas seulement en Ukraine » : Irak, Syrie, Sri Lanka, Burkina Faso, Mali etc. Je le sais ! Il y a aussi la Palestine où nos soeurs et frères Palestinien.e.s sont chaque jour un peu plus déshumanisé.e.s.
Cependant, ce qui se joue à nos portes, nous fait prendre conscience que nous ne sommes pas à l’abris de la guerre, nous aussi « les occidentaux ». Jusqu’à maintenant, nous regardions avec compassion mais sans vraiment comprendre, par exemple, la portée d’un attentat au Pakistan. Nous nous disions, encore plus ici à la Réunion, « sa i regarde pa nou sa ! »
Aujourd’hui, Vladimir Poutine qui nargue l’Union Européenne et les États-Unis sait bien que ce conflit va avoir des conséquences directes sur nos vies. À court terme, en Allemagne ou en France, le prix des matières premières va continuer à augmenter.
Fin connaisseur, le « Tsar » russe est conscient que la construction européenne n’est pas aboutie : chocs asymétriques, défauts de coordination des politiques conjoncturelles dans la zone euro, politiques fiscales disparates, présidence tournante : nous ne sommes pas légitime à ses yeux ! Il nous prend donc de haut et fait fi des sanctions économiques prises par l’UE car il ne se sent pas dépendant de nous et se rassure en se disant que la Chine, première économie mondiale, est son allié !
Autrement dit, li lé pa la ek nou ! Cependant, à long terme, le peuple russe risque de souffrir d’un isolement économique. C’est l’avis de l’économiste Anne-Sophie Alsif, professeure à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne : « J’ai peur que les sanctions aient un impact économique très fort sur le pays sans impact sur les opérations militaires [...]. Je ne dirais pas que les sanctions économiques ne servent à rien [...] mais simplement que pour Poutine, l’économie est vraiment secondaire en ce moment ».
En définitive, en ces temps sombres, faisons l’éloge de la paix. Travaillons à la paix intérieure tout d’abord, celle qui nous permet d’être en accord avec nous même. Travaillons ensuite sur nous-même pour l’autre, même si cet autre nous déçoit. Travaillons enfin, pour et dans la paix, sur un édifice commun, pour le bien de l’humanité. Je veux quoi pour moi ? Pour l’autre ? Pour nous ? Pour le monde ?
Si, comme le dit S.R. Roshan, « le chaos est un chemin qui nous conduit à l’ordre », soyons chacun d’entre nous un maillon de cet ordre !