La Réunion est la région de France qui compte le plus grand nombre de natifs. Les Réunionnais de naissance sont peu enclins à la mobilité. Avec 14 départs pour 1 000 personnes résidant sur l’île, les Réunionnais se montrent peu mobiles comparativement aux autres régions françaises et des territoires d’outre mer.
11 400 personnes quittent La Réunion pour s’installer en métropole. Les départs sont à peine plus nombreux que les arrivées. En sens inverse, 10 300 personnes quittent la métropole pour s’installer à La Réunion.
La mobilité est depuis plus de 20 ans favorisée par différents programmes d’échanges promus par l’État, la région et le département. S’ils favorisent l’ouverture de la jeunesse et l’accession à des formations de qualité, la question du retour se pose.
2200 étudiants quittent La Réunion chaque année
Avec une population jeune : les personnes de moins de 20 ans sont près de trois fois plus nombreuses que celles de 65 ans ou plus. Chaque année 2200 étudiants quittent l’île principalement dans le cadre de leur étude.
La Réunion se trouve donc privée d’une partie de ces forces vives, faute de débouchés sur le marché de l’emploi. Avec, pour rappel, + 50% des jeunes de moins de 25 ans au chômage.
En complément de ces étudiants, chaque année 1 800 actifs nés à La Réunion partent vers la métropole. Ramenée à la population totale, un taux bien inférieur à la moyenne des régions françaises.
Chaque année 5 100 actifs quittent le territoire et 5 900 y arrivent.
Les actifs qui arrivent sur l’île ont un niveau de formation élevé et occupent souvent des emplois qualifiés. Les migrations d’actifs sont fortement liées à la fonction publique. Quatre migrations d’actifs sur dix découlent d’une mutation dans la fonction publique, que ce soit dans le sens des arrivées ou des départs. Ce qui note encore une fois, une forte dépendance de notre territoire au secteur public et de fait à l’État.
Seulement 29 % des arrivants sont des natifs de l’île (soit 3 000 personnes). À l’opposé, 44 % des partants sont nés à La Réunion (5 000 personnes).
Chaque année, 1 700 actifs natifs sont de retour sur l’île, dotés d’un niveau de formation généralement élevé. Parmi eux, 43 % sont titulaires d’un diplôme du supérieur contre 23 % des natifs partants.
Pour une bonne partie Ils sont certainement restés quelque temps en métropole après leurs études, car ils reviennent le plus souvent à La Réunion en famille, avec des enfants nés en métropole.
D’un point de vue statistique, le départ peut paraître bénéfique pour ceux qui reviennent avec une formation et une expérience solide.
Dans le détail la difficulté face au retour peut s’avérer rédhibitoire avec un marché de l’emploi quasi inexistant dans certains domaines et des grandes entreprises qui ont tendance à préférer des candidats non-natifs.
Si on s’en tient aux statistiques 70% des nouveaux venus à La Réunion ne sont pas natifs la question qui se pose : Comment favoriser le retour aux pays des réunionnais qui le souhaitent ? Aujourd’hui plusieurs collectifs et associations ont été monté pour aider les réunionnais lors de leur retour ;
Comme l’association "Réunionnais de Retour au Péi" dont l’une des missions est d’accompagner les réunionnais de retour grâce à un réseau basé sur l’entraide afin de valoriser les atouts du retour au péi pour le territoire.
"Nou vé viv et nou vé travay dan nout peï" A l’image des stagiaires dont le député Frédéric Maillot a porté la voix de nombreux natifs réunionnais souhaitent travailler à La Réunion. Alors à cet y sot’ la mer dans un sens ou dans l’autre tien bo’ !
Yeun Renambatz
Chiffre 2014 / 2018 fautes de chiffres plus récents de L’INSEE. Source INSEE Réunion / IEDOM