À l’ère des réseaux sociaux, un nouveau phénomène prend de plus en plus d’ampleur à La Réunion. Le zamal se vend désormais sur internet où les vendeurs, mais aussi les consommateurs, ne se cachent plus. Plusieurs pages sont désormais dans le viseur des forces de l’ordre.
Sur les réseaux sociaux, des groupes de ventes de zamal, pas toujours privés, ont vu le jour ces dernières années. Certains d’entre eux comptent d’ailleurs des milliers d’abonnés réunionnais. Ils servent désormais de plateforme sur lesquelles les vendeurs postent des photos de zamal qu’ils revendent par la suite aux clients qu’ils rencontrent sur leur page.
Un consommateur régulier a accepté d’expliquer le fonctionnement de cette nouvelle technique de vente : "quelqu’un poste une annonce et montre sa marchandise en photo. Ensuite il donne ses coordonnées pour que le client la récupère." La prise de rendez-vous pour la livraison de cette marchandise se fait ensuite via des messageries sécurisées comme Whatsapp ou Telegram.
Ces démarches illégales sont aujourd’hui facilitées grâce aux réseaux sociaux. "Avant, cela se faisait sur le darknet. Les réseaux sociaux sont plus ouverts et les contenus illicites y sont exponentiels", explique maître Sulliman Omarjee, avocat dans le droit du numérique.
À La Réunion, un service de police, spécialisé dans la cybercriminalité, est dédié à la vente de substances illicites sur les réseaux sociaux. "Leur travail consiste à repérer d’éventuels dealers, ceux qui reviennent régulièrement, et mettre en place une opération pour les interpeller et ainsi stopper ce trafic", explique Idriss Rangassamy, secrétaire départemental du syndicat Alliance Police Nationale.
Une simple capture d’écran effectuée par les enquêteurs peut servir de preuve pour inculper les vendeurs de cannabis qui risquent jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende.