Ce mercredi 19 octobre, Amada, 22 ans, est jugé en comparution immédiate au tribunal judiciaire de Saint-Denis. Il a tenté d’importer de la cocaïne et du cannabis sur l’île. Échec pour le jeune homme : il a été interpellé immédiatement à sa descente de l’avion, le dimanche 16 octobre. Il encourt de la prison ferme et une lourde amende.
À 22 ans, Amada se retrouve pour la quatrième fois face à la justice. Cette fois-ci, il est arrêté dimanche 16 octobre à son arrivée à l’aéroport Roland Garros. Avant de décoller d’Orly, il a transité par la Guyane pour récupérer la marchandise. Il s’agit de 125 grammes de cocaïne et de 25 grammes de résine de cannabis. Une partie était dans sa valise, l’autre dans son corps.
Il devait recevoir 3 000 euros pour le trafic, une aide financière bienvenue pour ce jeune sans emploi qui jongle entre les formations. Il a pourtant obtenu un CAP de boulanger, mais finalement une autre poudre blanche l’intéresse.
Le commanditaire est un ami de la famille en métropole. Solution assez pratique pour organiser le trafic. Il en est à son troisième trajet, et ne comptait pas s’en arrêter là, comme il arrivait à passer sans encombre.
Lorsque les juges tentent de comprendre si c’est juste pour du trafic ou de la consommation personnelle : “Je ne suis pas addict, mais je bois. Et encore, j’ai réduit ! Je ne bois plus que quatre à cinq bouteilles par jour”, répond le prévenu, “pour éloigner mes soucis.”
Les magistrats lui demandent d’où provient cet argent. “Des formations. Elles sont rémunérées”, répond Amada. “C’est merveilleux les formations", rétorque avec beaucoup de cynisme le président du jury.
Argument utilisé par la procureure pendant son réquisitoire : “Amada aurait pu s’insérer et évoluer dans notre société, mais il a préféré la voie de l’illégalité.”
Son avocate plaide le fait qu’il ait : “le profil type d’une mule. À La Réunion, il est sans aucune famille, le reste est à Mayotte. Sa vie, elle n’a aucun sens et n’a pas de valeur, c’est pour cela qu’il a recours à tout type d’activités et d’addictions. Il goûte à la cocaïne, au cannabis… Il est dans un engrenage, n’a aucun soutien, rien n’a de valeur. Il s’est baladé avec une boulette de cocaïne pendant plus d’une semaine prête à exploser à tout moment. Cela veut bien dire qu’il n’a pas peur de perdre la vie.”
Il est finalement condamné à deux ans de prison ferme et 19 400 euros d’amende, la somme de la drogue qu’il a voulu importer.