Ce lundi 30 mai, Thomas N. professeur des écoles dans l’Est de l’île, découvre qu’un de ses élèves âgé de 9 ans possède une cigarette électronique "puff". De couleur rose, l’élève a confié que pour lui c’était "comme un bonbon". Thomas est très inquiet pour ses élèves. Un "puff" contient un taux de nicotine qui peut atteindre 1,7%.
Sur son compte Facebook, Thomas Nalem, 32 ans, professeur des écoles dans l’Est de l’île, a publié un message à destination des jeunes et des parents après avoir confisqué une cigarette électronique à un élève de 9 ans.
Très vite sa publication devient virale et est relayée plusieurs milliers de fois depuis ce lundi sur les réseaux sociaux. Il se confie aujourd’hui pour LINFO.re.
Depuis quelques semaines, le professeur a eu écho de ce phénomène en discutant avec ses élèves. Ce lundi, il confisque un "puff" à un de ses élèves de 9 ans :
"Il s’avère que cet objet est une cigarette électronique de type "puff". J’entame alors une discussion avec l’élève concerné afin de comprendre comment il s’est procuré cet objet, mais surtout afin de juger son niveau d’information sur les "puffs". Mon élève se confie à moi avec franchise et me raconte que plusieurs enfants de son âge ou jeunes collégiens s’amusent régulièrement avec ces cigarettes électroniques dans sa cité. Il a pu en obtenir une très simplement avec le grand frère d’un ami. Il m’avoue alors avoir voulu imiter ce qu’il voyait dans les clips, mais que pour lui ce n’était pas grave car c’est un produit pour les enfants car "c’est comme un bonbon" pour reprendre ses termes."
Thomas est inquiet pour ses élèves mais ne blâme pas les enfants : "Le produit reprend l’ensemble des codes d’un produit pour enfant et les industriels se protègent en annonçant que la vente est interdite aux enfants. Nous voyons clairement que la niche ciblée est celle des ados et pré-ados. Cela est problématique dans la mesure où nous assistons depuis plusieurs années à une normalisation de ce type de consommations. Le marché tend à rendre cela "stylé". C’est le même problème avec les boissons sucrées aromatisées goût mojito ou pinacolada."
Pour le professeur des écoles, son métier est d’informer les citoyens de demain : "Il est donc de mon devoir d’informer et d’alerter mes élèves sur ces dérives qui apparaissent dans notre société. Plutôt que de simplement leur dire de ne pas consommer ce type de produits, les élèves doivent prendre conscience des dangers auxquels ils sont exposés quotidiennement et surtout, quelles seraient les conséquences s’ils étaient amenés à faire des mauvais choix. Le problème dans le cas de la "puff" est qu’il y a une réelle stratégie qui est mise en place afin de duper l’enfant et qu’il tombe directement dans le piège."
Selon Thomas, le packaging des produits de type "puff" doit être revu et cela doit tout simplement "être interdit par la loi afin de protéger la santé de nos enfants."
Puff : une alerte lancée par des médecins
Matthieu Patou-Parvédy