Antenne Réunion
Le 7 août dernier, un touriste avec son bébé de 7 mois ont été victimes d’un guet-apens au Port. Trois jeunes ont dérobé la voiture de location et violenté le père de famille. Ce 11 août, le majeur du trio a été condamné à deux ans de prison dont un an assorti du sursis probatoire.
L’analyse du prévenu sur ses actes est froide et ne semble toujours pas réaliser. Âgée d’à peine 18 ans, il reconnaît seulement que "c’est n’importe quoi", tout en étant incapable d’avancer la moindre explication logique. "C’est venu comme ça", lâche-t-il, à la barre du tribunal correctionnel ce mercredi.
Après avoir consommé de l’alcool, dans une soirée privée au Port, dans la nuit du 6 au 7 août, il décide avec son petit frère et un autre mineur de monter un guet-apens. Au beau milieu d’une rue à sens unique, les trois jeunes portois placent une imposante enceinte. Un touriste passant en voiture de location avec son enfant de 7 mois passe par là, s’arrête et déplace l’obstacle. À ce moment, les trois agresseurs sortent de leur cachette avec des bâtons. La victime est tapée au niveau des jambes et demande à pouvoir récupérer son bébé.
Essayant aussi de prendre sa sacoche, les malfrats le frappent de nouveau. Ils repartiront avec la voiture sans l’enfant. Les trois jeunes décideront de profiter de la voiture pour faire "un tour jusqu’à Saint-Louis".
"Le terme carjacking est un terme qui vient des États-Unis, loin de chez nous et encore plus de notre île. Il est certain que le prévenu n’a pas renforcé l’image de La Réunion et encore moins du Port comme destination de vacances", avance pour le parquet Fanny Gauvin, qui requiert une peine de trois ans de prison dont une année assortie du sursis probatoire.
Le lendemain, le prévenu a un comportement toujours aussi immature et déconnecté de la réalité. Un équipage de policiers repère la voiture volée à une station-service. Les représentants des forces de l’ordre décident de procéder à leur interpellation, après avoir identifié l’un des mineurs.
Sirènes allumées, le véhicule se rapproche de la voiture volée qui démarre à toute vitesse. Une course-poursuite s’ensuit à grande vitesse. Le conducteur de l’auto dérobée force le passage, roule très vite en direction de la Possession et prend même un rond-point en sens inverse. Il parviendra à semer les forces de l’ordre. La voiture sera retrouvée, une heure plus tard, en feu. Grâce à l’identification de l’un des suspects, les policiers parviendront à arrêter les trois agresseurs présumés. Les deux mineurs seront jugés le 21 septembre par un juge des enfants.
En évoquant la personnalité du prévenu, les juges s’étonnent de l’absence de mention sur le casier judiciaire. Concernant son avenir, le jeune de 18 ans souhaite "ouvrir un bar". À nouveau, le tribunal reste perplexe. En défense, son avocate, Me Catherine Moissonnier rappelle qu’il a déjà travaillé depuis sa majorité. "C’est quelqu’un qui peut faire des choses dans sa vie", souligne la robe noire.
Les juges, après avoir délibéré se montre moins sévères que les réquisitions. Sous escorte policière, le prévenu a rejoint sa cellule à Domenjod. Il a été condamné à 2 ans de prison dont une année assortie du sursis probatoire.
