Les associations ayant déposé un recours inédit contre l’Etat pour "inaction climatique" réclament au tribunal la reconnaissance que l’Etat n’en fait pas assez.
Après avoir recueilli plus de deux millions de signatures, "L’Affaire du siècle" arrive au tribunal. Comme le révèle Ouest France, le tribunal administratif de Paris examine un recours inédit contre l’Etat pour "inaction climatique" ce jeudi 14 janvier. Déposé en mars 2019 par les associations "notre affaire à tous", Oxfam France, Greenpeace et la Fondation Nicolas Hulot, il fait suite à la pétition en ligne. D’après Me Clément Capdebos, avocat de Greenpeace, elles exigent du tribunal la reconnaissance que l’Etat n’en fait pas assez pour le climat. Les ONG demandent la "reconnaissance d’un préjudice moral et écologique, en réclamant un euro symbolique, et l’injonction pour l’État d’agir", at-il ajouté.
Dans ses engagements, la France a promis de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 par rapport à 1990. Toutefois, les quatre ONG, depuis rejointes par d’autres, estiment que le pays a dépassé les budgets carbone qu’il s’était fixés. Par ailleurs, les organisations dénoncent des objectifs manqués en termes d’efficacité énergétique, d’énergies renouvelables… Ces défaillances pourraient directement affecter la vie quotidienne des Français, leur santé ou leur niveau de vie, ont-elles fait savoir. Les associations ont reçu une centaine de témoignages, dont ceux d’agriculteurs inquiets par les "sécheresses à répétition".
Le gouvernement a aussitôt réagi à cette affaire en rejetant ces accusations. Il a rappelé le contenu de la loi énergie-climat de 2019 visant la neutralité carbone en 2050 ou une baisse de 40 % de la consommation d’énergies fossiles d’ici 2030. Il conteste également la demande de réparation d’un préjudice écologique, car la responsabilité du changement climatique ne peut être attribuée uniquement au pays.
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