L’INSEE vient de publier un rapport sur la vie des enfants à La Réunion dans une famille recomposée.
La moitié des familles recomposées sont nombreuses à La Réunion en 2018. 8 % des familles sont recomposées, contre 6 % en 2011. C’est la plus forte hausse de toutes les régions françaises. Les familles recomposées comptent davantage d’enfants que les autres.
Au final, 44 % des enfants ne vivent en présence que d’un seul de leurs parents à La Réunion contre 27 % en métropole.
En 2018, à La Réunion, 212 000 enfants de moins de 18 ans vivent dans une famille. La moitié de ces enfants vivent dans une famille "traditionnelle", avec leurs deux parents et éventuellement leurs frères et sœurs. Puis, 38 % vivent dans une famille monoparentale.
Ils sont peu nombreux (10 %) à vivre dans une famille recomposée, dans laquelle au moins un enfant n’est pas issu du couple. Selon les territoires, le contexte familial est différent : en métropole, les enfants vivent plus souvent dans une famille traditionnelle (68 %).
Les deux tiers des enfants mineurs vivant dans une famille recomposée à La Réunion résident avec un de leurs parents, accompagné d’un beau-parent. Ces enfants, nés d’une union antérieure, vivent dans les trois quarts des cas avec leur mère.
Un tiers des enfants en famille recomposée vivent avec leurs deux parents : ce sont les enfants du couple et ils résident avec des demi-frères ou demi-soeurs.
Avec 38 % d’enfants mineurs en famille monoparentale et 6 % vivant dans une famille recomposée avec un parent et un beau-parent, ce sont 44 % des enfants mineurs qui ne vivent qu’avec un seul de leurs parents à La Réunion en 2018. C’est nettement plus qu’en métropole (27 %).
Ces enfants vivent pour la plupart avec leur mère : 39 % contre 5 % avec leur père. À l’inverse, plus de la moitié des enfants vivent avec leurs deux parents, essentiellement dans une famille traditionnelle.
Les familles monoparentales sont bien plus présentes à La Réunion qu’en métropole. Ainsi, sur les 119 000 familles réunionnaises comportant au moins un enfant mineur, 39 % sont des familles monoparentales (20 % en métropole).
À La Réunion, y vivent plus qu’en métropole de très jeunes enfants : 39 % des moins de 3 ans contre 13 % en métropole. Cette part déjà élevée sur l’île reste ensuite stable quel que soit l’âge des enfants, tandis qu’elle augmente en métropole en raison des séparations. Cette stabilité est également observée aux Antilles et en Guyane. En effet, la monoparentalité dure plus longtemps dans les DOM : elle n’est pas qu’une étape transitoire avant ou après une vie de couple. Selon l’enquête Migrations, familles et vieillissement de 2011, un enfant réunionnais sur dix vit toute son enfance, de sa naissance à 10 ans, dans une famille monoparentale, contre seulement un enfant métropolitain sur cinquante.
Les parents à la tête d’une famille monoparentale sont moins souvent en emploi que dans les autres familles. À La Réunion, les deux tiers des enfants de familles monoparentales ont un parent sans emploi. C’est le cas d’un tiers des enfants de familles recomposées, contre 19 % de ceux des familles traditionnelles.
En conséquence, les enfants des familles monoparentales vivent dans les situations les moins confortables : un tiers habitent dans un logement surpeuplé, soit deux fois plus que les enfants de familles traditionnelles. Un tiers habitent un logement social.