Hier après-midi, Jean Castex a dévoilé son plan de politique générale pour les prochains mois à venir.
Jean Castex, le nouveau Premier ministre, a pris la parole hier pour faire sa déclaration de politique générale devant l’Assemblée nationale.
Une déclaration approuvée par la majorité des députés, dont des Réunionnais.
Déclaration de politique générale : Jean Castex prend la parole devant l’Assemblée
Déclaration de politique générale : Jean Castex obtient la confiance des députés
"Le nouveau Premier ministre Jean CASTEX a prononcé aujourd’hui devant les députés son discours de politique générale, dans lequel il affirme vouloir réconcilier les France, dont la France des Outre-mer, à travers l’écoute, la compréhension et la restauration de la confiance entre Français et gouvernement.
Si le Premier ministre se félicite de l’action menée par le gouvernement ces trois dernières années, il est cependant difficile d’y trouver un quelconque réconfort au regard des manquements répétés depuis le début du quinquennat.
Comment parler de confiance quand le Fonds Exceptionnel d’Investissement (FEI), dont les objectifs principaux sont d’améliorer l’accès à l’eau potable, de développer les infrastructures d’assainissement et de prévenir les risques majeurs, ne s’élève en 2020 qu’à 110 millions d’euros, alors qu’il devait originellement atteindre 500 millions d’euros annuels ?
En outre, le Premier ministre a longuement parlé de transition écologique, laquelle devra passer pour les logements des Français par la rénovation thermique. Comment croire que le gouvernement apportera autant d’attention dans les territoires ultramarins que dans l’Hexagone quand le Plan Logement Outre-mer 2019-2022 peine à passer en phase opérationnelle, et que certains dispositifs phares n’ont même pas encore de décret d’application ?
Ainsi, si certaines annonces de la politique générale de Jean CASTEX apparaissent, sur le papier tout du moins, comme bienvenues, il conviendra d’attendre leur mise en application effective avant de se prononcer.
Je resterai vigilante quant aux promesses qui sont faites par le nouveau gouvernement, et j’interviendrai chaque fois que les actions de l’Etat porteront préjudice aux territoires ultramarins."
"La déclaration de politique générale du Premier ministre aujourd’hui a sonné comme un aveu d’échec de la politique menée depuis 2017. Il a aussi implicitement reconnu le manque de proximité, d’écoute, de dialogue avec les citoyens et les corpsintermédiaires de notre pays depuis trois ans.
Sur les territoires d’Outre-mer, qui connaissent un taux de chômage et des inégalités sociales sans commune mesure avec l’Hexagone, le Premier ministre n’a fait aucune annonce pour répondre aux difficultés sociales et économiques existantes avant la crise de la Covid-19 et plus fortes aujourd’hui.
Pour la transition écologique, qui est l’enjeu du siècle etsur lequel nous n’avons plus de temps à perdre, quand le Parti Socialiste propose d’investir 510 milliards d’euros sur 30 ans, le Premier ministre se contente d’en consacrer seulement 20 milliards dont un plan vélo aux contours flous.
Enfin, si le Premier ministre a évoqué une nouvelle étape de la décentralisation qui permettrait un droit à la différenciation, nous attendons un plus grand pouvoir d’adaptation et de différenciation pour porter des politiques qui correspondent à nos réalités et à notre environnement.
Le nouveau gouvernement n’a tiré aucune leçon de la crise. Rien de fort pour les plus vulnérables, pour la jeunesse et pour renforcer les services publics.
C’est donc logiquement que j’ai voté contre la confiance au gouvernement de Jean CASTEX."
Le Premier Ministre Jean Castex a esquissé ce mercredi 15 juillet son plan d’actions pour « ressouder » la France à l’occasion de son discours de politique générale devant l’Assemblée Nationale.
Fort de son image d’homme de proximité, le Premier Ministre a donné une large place aux territoires, confirmant le lancement d’un nouvel acte fort de la décentralisation visant à étendre le droit à la différenciation. Cela renforcera ainsi la possibilité pour les collectivités d’expérimenter, de développer des mesures adaptées aux réalités locales, à l’image du RSA + que le Département de La Réunion mettra en œuvre à compter du 1er septembre prochain.
Au-delà de cet engagement, le Premier Ministre a tenu un discours de projet visant à permettre à la France de renouer avec la croissance, le développement, et l’unité nationale, gravement mis à mal suite à cette crise du coronavirus.
Dans tous ces aspects, tant sur le plan sanitaire, économique, écologique, social et sociétal, Jean Castex a apporté des réponses concrètes permettant de dessiner une ligne claire, cohérente, et volontariste pour cette dernière partie du quinquennat.
Ainsi, l’annonce d’un plan santé ambitieux, d’une politique de croissance écologique, d’une bataille pour l’emploi érigée en priorité absolue, d’un plan de relance de l’industrie française, et d’une lutte sans merci contre les séparatismes, la délinquance, et l’abandon des quartiers, démontre un Gouvernement à l’écoute des attentes des Français, et soucieux d’apporter une réponse forte et massive à cette crise sanitaire.
Le Département de La Réunion, chef de file de l’action sociale, partage bien sûr cette ambition de donner un souffle nouveau à l’action publique, en lien avec les territoires, pour le développement économique, social et sociétal. C’est tout le sens du plan départemental de relance économique et sociale d’un montant de 500 millions d’euros que nous avons validé ce mercredi 15 juillet. Il constitue le fer de lance d’une politique résolument solidaire, combative et tournée vers l’avenir.
La crise de la COVID-19 aura révélé au grand jour que la France, son économie, les Français, leur santé, étaient vulnérables. Le Premier ministre vient de déclarer devant la représentation nationale que la crise sanitaire n’était certainement pas finie et que la priorité du Gouvernement consistera à maintenir l’activité économique en évitant le reconfinement strict des Français et ce,grâce au dépistage massif et au port du masque obligatoire. La crise économique, qui survient déjà, va entraîner de nombreuses pertes d’emplois, de nombreux plans sociaux et de nombreuses faillites d’entreprises. C’est un plan de relance économique à 100 milliards d’euros sur les 10 prochaines années qui sera engagé dès cette année dans le cadre de plusieurs projets de loi : loi organique pour rétablir la confiance dans les territoires, loi de programmation de la recherche, réforme de l’assurance-chômage, projet de loi sur le développement durable, réforme sur les retraites, réforme sur le 5e risque de la sécurité sociale, projet de loi contre les séparatismes sans compter les plans et contrats de développement territoriaux écologiques et autres mesures.
Le Premier ministre a beaucoup parlé de confiance et de territoires en voulant responsabiliser davantage les préfets et les élus locaux. C’est une bonne intention, mais comment les Collectivités territoriales vont-elles supporter de telles dépenses sans moyens budgétaires et fiscaux autonomes puisque l’on parle de confiance territoriale au plus haut niveau de l’Etat ? Une décentralisation vraiment aboutie consisterait notamment à arriver à faire entendre à l’Etat que c’est bien celui qui paie qui décide, c’est-à-dire l’Etat lui-même, la Région, le Département, l’intercommunalité ou la commune. Il faudra bien un jour savoir qui fait quoi exactement et qu’il n’y ait pas de chevauchement de compétences entre Collectivités territoriales. La confiance territoriale passe d’abord et avant tout par le respect strict de 2 principes pourtant constitutionnellement garantis : le principe de subsidiarité et le principe de non-tutelle d’une administration sur une autre. C’est cela la base même de la confiance territoriale, de la responsabilisation territoriale et d’une véritable décentralisation de la France. Il faut cesser de faire croire aux Français à la théorie du règne d’une éventuelle impuissance publique.
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Ce sont les plus hautes autorités administratives de l’Etat ainsi que les plus hautes autorités politiques elles-mêmes qui encouragent ou qui font du parisianisme une arme redoutable pour préserver de manière absolutiste l’idée qu’elles se font de l’unité républicaine, sans concession ou presque, alors que de nombreuses solutions aux problématiques de nos territoires sont locales. Faire confiance, ce n’est pas casser l’unité de notre belle et grande nation, au contraire.
Le Premier ministre aura beau promettre des centaines ou mille milliards d’euros pour lutter contre le chômage, préserver le pouvoir d’achat et préparer la transformation de notre pays, rien n’y ferait sans que le logiciel de l’action publique ne change vraiment. Pour que la démocratie reprenne enfin des couleurs, la confiance doit s’établir sincèrement et durablement à 2 au moins :
l’Etat et les élus.
Le discours de politique générale du Premier ministre s’inscrit directement dans la même ligne que celui du Président Macron.
Nous ne pouvons que constater qu’ils persistent, avec un discours voulant feindre une attitude de compréhension vis-à-vis des attentes de la population.
Somme toute, le monde d’après risque encore une fois de n’être pas pour aujourd’hui, et encore moins pour demain.
« …redonner de l’espoir à ceux qui n’en n’ont plus… réconcilier les France si différentes…la confiance du peuple en ses élites… » ; des déclarations de bonnes intentions qui doivent nous pousser à ouvrir les négociations avec l’Etat afin de sauver ce qui peut être sauvé, de bâtir ce qui peut être bâti.
Je me réjouis que l’ensemble des députés de la Réunion aient voté contre la confiance. Cela veut dire, que si le Premier Ministre veut véritablement « réconcilier les France si différentes », il fau-dra prendre des décisions tenant compte de nos difficultés et différences. Il est impératif que la vision d’avenir passe par une augmentation significative d’emplois et une baisse de la pauvreté sur notre territoire.
Dans le cadre du plan de relance, le Premier Ministre a promis 100 milliards « pour une économie plus robuste, plus écologique et plus solidaire ». Il dit que « libérer les terri-toires c’est libérer les énergies », voilà un cadre qui doit nous interpeller pour un plan de relance spécifique à la Réunion.
Quid du potentiel en matière d’énergie renouvelable dans notre île ?
Quid de l’aide que l’Etat devra apporter à nos collectivités qui sont en difficultés ?
Quid de notre agriculture, de notre commerce de proximité, des charges qui pèsent sur nos entreprises ?
Quid de la politique des déplacements et de la lutte contre le tout automobile ? Quid de la croissance bleue ?
Quid de la jeunesse et du vieillissement de la population ?
Quid des échanges économiques et sociales avec les pays de la zone ?
Quid de la réforme constitutionnelle et de la participation citoyenne ?
Quid de la politique du logement, de la santé ? Etc.
Au-delà de tout positionnement partisane, il est à mon sens essentiel que pour la pro-chaine visite du Ministre des Outre-Mer, nous puissions peser de tout notre poids afin de trouver la voie d’une déclinaison Réunionnaise du Plan de relance.
La balle est dans le camp des réunionnais, dans celle du gouvernement et du ministère des Outre-Mer entre autres.