Professeur visiteur de médecine tropicale à l’Université de Bordeaux et ancien chef du service Réanimation au CHU Nord, le docteur Gaüzère intervient en direct sur Antenne Réunion.
Le point en direct sur l’épidémie avec le Docteur Bernard Alex Gaüzere. Professeur visiteur de médecine tropicale Université de Bordeaux et ancien chef du service réanimation au CHU Nord, il est en direct Skype.
Il réagit dans un premier temps sur les nouvelles images qui donnent en quelque sorte un visage au Covid-19.
"Par-delà l’atteinte des poumons qui envoie beaucoup de monde en Réanimation, le virus est capable d’aller partout, dans le tube digestif, dans le cerveau aussi. C’est un virus qui se déplace assez facilement et va infecter beaucoup de cellules et s’accrocher sur les vaisseaux et provoquer des agrégats de plaquettes et de sang qui vont migrer."
"C’est mieux que 100 ou 200. Pour rappel, ¾ des cas dénombrés viennent de l’extérieur. À partir de ces cas il y a eu une soixantaine de cas contacts secondaires puis quelques cas isolés à La Réunion. Pour l’instant nous sommes toujours en stade 2, il n’y a pas de chaîne de contamination autochtone, c’est une bonne nouvelle, pourvu que ça dure."
Le docteur Bernard Alex Gaüzere explique pourquoi les autorités de santé parlent désormais de plateau et non plus de pic épidémique.
"C’est une nuance, un pic assez arrondi. Un pic indiquerait qu’il y ait du jour au lendemain une décroissance très forte du nombre de cas dépistés. Un plateau est quelque chose de plus étalé dans le temps. C’est-à-dire qu’il y a moins de cas qui entre, moins de cas en réanimation aussi. Un plateau c’est aussi en dent de scie. Par exemple en Espagne, en Italie et en France certains jours sont bons, d’autres non."
Emmanuel macron va ce soir prendre la parole pour annoncer très probablement la prolongation du confinement.
"Si on pose la question aux soignants en Métropole, en première ligne depuis longtemps avec des services de Réanimation sur-saturés et une décroissance très lente, ils diront oui. Si la pression se relâche, l’effet Coupe du Monde avec une grande fête parce que tout le monde est sorti, la 2e vague ou des vaguelettes vont sur-saturer ces services. Le Conseil scientifique va aussi dans le sens de prendre son temps, d’attendre que les services de Réanimation, qui sont l’indice de saturation du système de santé commencent à se vider."
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