La parole se libère sur l’île, suite à ce drame qui a coûté la vie à trois enfants. Femmes et hommes victimes d’un conjoint violent témoignent.
La mère des trois enfants tués par leur père avait signalé des violences à la police. Cependant, elle restait contrainte par le régime de la garde à confier ses enfants à leur père. Comme Julie, la mère des trois enfants décédé dimanche, ils et elles ont peur pour leurs enfants.
"Quand la femme était victime de violences, il fallait bouger immédiatement et récupérer les enfants, parce que quelqu’un qui est violent avec sa femme, sa femme le quitte et il ne l’accepte pas. L’homme est capable de tout."
Cette femme, séparée de son conjoint violent, doit quand même laisser la garde de ses enfants au père. Pourtant, elle a déjà alerté à de multiples reprises les autorités. En attendant le jugement de son ex-conjoint pour violences familiales, elle doit lui confier sa fille.
"Il l’avait agressée chez lui donc j’avais décidé de ne plus l’emmener jusqu’à temps qu’il y ait jugement. Je l’ai rencontré dans la rue et au final il est parti avec ma petite fille. Au bout de deux, trois jours j’ai pu avoir un petit accord pour la récupérer.
Il m’avait déjà dit que le jour où je le quitterais, il partirait avec les enfants et que je ne les verrais plus. Cette angoisse je l’ai encore à l’heure actuelle. J’ai peur qu’il prenne une semaine et parte avec les enfants."
À chaque fois qu’il confie son fils à sa compagne après leur séparation pour violences conjugales, ce père réussit à obtenir la garde exclusive de son enfant. En attendant le jugement, la mère a droit à quelques jours avec son enfant.
"Elle a déjà fait des menaces sur les enfants comme quoi elle peut les tuer. La justice est au courant de tout et même ça, je suis obligé de donner les enfants. Sachant que nou connaît pas quoi y peut se passer avec madame, pour la jsutice faut attendre un drame."
Elle, n’a pas attendue le drame. Elle a fui loin de son ex-mari après qu’il ait tenté d’enlever l’un de ses enfants. Coupée de sa famille et de ses proches, elle tente de se reconstruire mais reste tourmentée par cette menace.
"Même à ce jour, il peut très bien être présent là et je ne sais pas. Il peut faire une enquête pour voir où se trouve l’école de notre enfant pour venir le chercher puisqu’il a toujours des droits, tout comme moi. Il peut apparaître et partir avec le petit sans que je ne le sache."
Malgré les plaintes, le calvaire continue. Aujourd’hui, impossible de savoir combien d’enfants sont exposés à ce fléau à La Réunion.