Le poète et défenseur de notre patrimoine Boris Gamaleya est mort à l’âge de 89 ans.
Boris Gamaleya s’en est allé. L’ancien militant du Parti communiste réunionnais (PCR) est décédé dimanche en Métropole à l’âge de 89 ans. Ecrivain et ami du poète réunionnais, Jean-Francois Samlong se souvient d’un homme passionné et passionnant.
La députée Éricka Bareigts
Le poète réunionnais Boris Gamaleya est décédé hier après une vie particulièrement riche. Victime de la politique droitière du gouvernement de Michel Debré, il a su continuer à défendre sous sa plume son attachement à notre culture métissée dont il était lui même issu.
Ses vers « Mettre ensemble en les entrelaçant des régions éloignées du monde, de l’esprit et du cœur » sont toujours d’actualité, au moment où les Outre-mer, territoires français et européens, doivent pleinement s’accomplir dans leurs bassins géographiques. Sa vision poétique de notre île et de ses paysages, son sens du combat littéraire marqueront durablement la poésie réunionnaise.
À sa famille, à ses amis, à ses collègues, j’adresse mes sincères condoléances.
Le député Jean Hugues Ratenon
Boris GAMALEYA a tiré sa révérence ce week end après une vie bien remplie.
Victime de l’ordonnance Debré dans les années 60, il a été obligé d’aller enseigner en métropole avant de revenir dans île où il se consacrera à la littérature ; faisant de lui un de nos grands poètes.
Grand défenseur de la langue créole et de l’Histoire de la Réunion, ne ratant jamais une occasion de vanter notre modèle de métissage, Boris GAMALEYA restera à jamais dans nos mémoires grâce à son œuvre.
A sa famille et à ses amis, j’adresse mes plus sincères condoléances.
Cyrille Melchior, président du Conseil départemental
Le Conseil départemental tient à saluer la vie exceptionnelle - l’œuvre, l’engagement, la personnalité - de notre immense poète. Depuis les années 60, son écriture, ses textes, ses recherches se sont imposés dans le paysage littéraire et culturel de La Réunion, tandis que ses articles engagés dans la presse, et dans les magazines qu’il contribua à fonder, ont révélé dans le temps une pensée critique libre et exigeante.
C’est au retour de son exil forcé en Russie, d’où son père était originaire, qu’il publie ses premiers recueils de poèmes dont les vers sont emblématiques d’une époque où la langue créole s’est affirmée avec brio. Son odyssée créole, "Valy pour une reine morte" (1973) a ainsi marqué un tournant linguistique et poétique majeur dans l’émergence d’une identité culturelle fière et assumée par les Réunionnais.
Boris Gamaleya laisse à La Réunion et au monde une œuvre unique et irremplaçable qu’il nous appartient de partager et de transmettre.
Au nom du Conseil départemental, je présente toutes mes condoléances à sa femme Clélie, à ses enfants, sa famille et ses nombreux amis.
Afin de se souvenir de ses poèmes ou de les (re) découvrir, La Bibliothèque départementale de La Réunion expose à compter de ce jour des ouvrages de ou sur Boris Gamelaya en Salle de lecture.
Je salue l’un des plus grands auteurs de la littérature réunionnaise. Boris Gamaleya a su décrire à la fois, avec justesse et poésie, la beauté et la richesse de La Réunion. Ecrivain engagé dans la reconnaissance de la langue créole, ce Saint-Louisien, fondateur de la revue Bardzour, a immortalisé les contes et récits issus de notre tradition orale. J’adresse mes sincères condoléances à sa famille et ses proches.
Vêlayoudom Marimoutou, recteur de La Réunion
Enseignant et poète, Boris Gamaleya a enrichi le patrimoine littéraire de notre île avec une œuvre puissante, enracinée dans l’india-océanité tout en ayant une dimension universelle. Cet auteur majeur nous laisse en héritage des pièces de théâtre, un oratorio, des textes en prose explorant des voies poétiques nouvelles, mais également un travail de recherches sur les contes et proverbes de La Réunion.
Sollicité par l’académie en début d’année scolaire, il avait accepté de donner son nom à un Prix littéraire pour les collégiens. La remise des prix de ce concours d’écriture la semaine dernière a été l’occasion de mettre en valeur de jeunes talents prometteurs.
Le recteur exprime ses sincères condoléances à la famille et aux proches de Boris Gamaleya.
Maurice Gironcel, secrétaire général du PCR
C’est avec une très grande tristesse que le Parti communiste réuionnais a appris le décès de Boris Gamaleya. Le PCR présente à son épouse Clélie, à sa famille et ses amis ses sincères condoléances.
Boris Gamaleya a été un acteur décisif de l’émancipation du peuple réunionnais et un défenseur infatigable de sa culture, de son histoire, de sa langue, et au ser- vice duquel il a mis tout son talent de poète et d’écrivain.
Le PCR appelle toute La Réunion à rendre un hommage particulier à ce grand Réunionnais disparu. Le PCR participera au kabar-hommage organisé demain soir à la médiathèque de Saint-Denis, et appelle tous les Réunionnais-es à venir lui rendre hommage.
Jacques Billant, préfet de La Réunion
Boris Gamaleya est né le 18 décembre 1930 à Saint-Louis, à La Réunion d’une mère réunionnaise et d’un père ukrainien, émigré dans l’île après la Révolution d’octobre. Suite à l’ordonnance du 15 octobre 1960 prise par Michel Debré alors Premier ministre, il est contraint avec son épouse Clélie Gamaleya, également auteure et professeure de français et de langues anciennes, de rejoindre la France métropolitaine. Il s’installe alors à Romainville et devient enseignant.
Après des études de linguistique et de russe à La Sorbonne, Boris Gamaleya revient à La Réunion en 1972, où il enseigne aux collégiens jusqu’en 1985. Il y crée une revue engagée appelée « Bardzour » qui collecte les contes de tradition orale et publie des chroniques sur le créole réunionnais. Il publie en 1973 à compte d’auteur, « Vali pour une reine morte », recueil de poèmes profondément marqué par cet exil. Plus tard, il dénommera son île natale « Russie noire » et s’appuyant sur les récits collectés, il publie en 2018 : « La mer et la mémoire – Les langues du magma ».
A l’occasion du 150ème anniversaire de l’abolition de l’esclavage, une version nouvelle du « Volcan à l’envers » est, sous le titre d’ « Oratorio », mis en musique par Ahmed Essyad, dans le cadre d’une commande de la DAC de La Réunion. En 2017, lors du Salon du livre à Paris, Boris Gamaleya est l’invité d’honneur de La Réunion des livres.
Cette voix singulière de la poésie française à découvrir ou à relire, inspire nombre d’artistes de toutes disciplines (musique, théâtre, contes, art plastique). Une exposition de gravures lui rendra prochainement hommage à La Réunion et une anthologie du poète est à paraître.
Le préfet de La Réunion et la directrice des affaires culturelles de La Réunion adressent leurs plus sincères condoléances à sa famille et à ses proches.