Mardi soir sur Antenne Réunion, les acteurs du secteur de la grande distribution étaient présents pour un débat. L’occasion d’évoquer le rapport de l’OPMR publié vendredi dernier et qui pointe du doigt les marges des distributeurs. Décryptage.
"Grande distribution : le prix à payer" : c’est le nom du débat organisé hier soir dans le JT de 19h d’Antenne Réunion. Au cours des échanges qui fait suite à la publication du rapport de l’Observatoire des prix, des marges et des revenus (OPMR), les marges des distributeurs qui créent la polémique. Il existe deux types de marges :
Elle se rapportent aux bénéfices que va faire un commerce ou une grande surface quand elle va vendre un produit à un consommateur. Un paquet de lessive acheté 10 euros à un fournisseur et revendu 12 va générer un profit de 2 euros. Ces 2 euros représentent justement la marge avant le bénéfice.
Moins connues du grand public, les marges "arrières" consistent en une entente légale entre le fournisseur -celui qui souvent va produire le bien-, et le distributeur, qui va le vendre. Le fournisseur fixe un objectif de vente avec le distributeur. Si cet objectif est atteint, et que suffisamment de produits sont vendus par exemple, le fournisseur "récompense" le distributeur avec une rétro-commission, une somme d’argent, souvent versée en fin d’année.
La marge totale du distributeur peut ainsi augmenter significativement. La question qui se pose c’est donc qui finance réellement cette marge arrière, est-ce le fournisseur réellement ou bien le consommateur de façon indirecte.
La grande distribution réfute les accusations d’abus et l’existence de marges abusives générées sur le dos des consommateurs réunionnais. Philippe Maillard, le secrétaire général de la Fédération des commerces et de la distribution (FCD) et Pascal Thiaw-Kine qui représente les magasins Leclerc à La Réunion ont répondu.
Des pistes sont avancées, comme l’explique Christophe Girardier, auteur du rapport commandé par l’OPMR sur les marges pratiquées à La Réunion.
Si l’État entre en jeu et décide de réguler le secteur, il y a une solution parmi d’autres qui est souvent revenue sur la table : la création d’un modèle de distribution : Des structures coopératives pour commerçants indépendants pour contourner les monopoles et elles grandes surfaces ce qui aurait 5 effets vertueux d’après ses défenseurs : la baisse des prix, une offre élargie de produits, de meilleure qualité, un développement de la production locale et la sauvegarde des petits commerces en danger.