Partant du constat que les gérants de moyennes et petites entreprises réunionnaises sont seuls face à leur dette, une cheffe d’entreprise en difficulté a décidé de créer un collectif pour venir en aide aux gérants de société.
À ce jour dans le département, 38 sociétés se trouvent dans une procédure de redressement judiciaire. Pour être passée par là en mai 2018, Carol Tipveau sait que ce n’est pas simple pour les chefs d’entreprise ; elle nous raconte sa douloureuse expérience.
"J’ai pu m’apercevoir au cours de ce redressement et à particulièrement à la fin, de toute la difficulté qui est la notre, de pouvoir assurer notre défense. Parmi les difficultés, une méconnaissance de la procédure, on la découvre au fur et à mesure. Mais c’est surtout le rapport entre le chef d’entreprise et le mandataire judiciaire, c’est cela qui a été le plus compliqué", met elle en avant.
Même si elle reconnaît que le travail mené par un mandataire judiciaire est essentiel, elle estime que tout n’est pas clair durant la procédure. Selon elle, celui dont le métier est de redresser les finances de la société ne prendrait pas assez en considération les souhaits de l’entrepreneur en difficulté, d’où l’idée du collectif qu’elle souhaite mettre en place.
"Je veux vraiment m’installer dans une démarche auprès des petits chefs d’entreprise, car les plus importants ont leur avocat qui peuvent les défendre, mais les plus petits sont démunis. Avec mon expérience et ce que j’ai vécu, j’aimerai beaucoup monter un collectif pour pouvoir faire changer les choses."
En attendant de monter son collectif, Carol Tipveau revêt son habit d’agent immobilier. Elle souhaite que les mandataires judiciaires n’aient pas carte blanche et que les dirigeants aient leur mot à dire. 74 entreprises réunionnaises ont été liquidées ces trois derniers mois.
Pour contacter le collectif, cliquez ici.