Présentée, mercredi 24 juillet au Conseil des ministres, la loi sur la bioéthique passera au vote des députés en septembre. Ce texte inquiète non seulement les citoyens, mais également l’Église catholique.
Au lendemain de la présentation de la loi sur la bioéthique au Conseil des ministres, l’Église catholique a fait part de ses inquiétudes. Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, a donné une interview qui a été publiée par le journal La Croix, jeudi 25 juillet. Il a ainsi mis en garde contre toute tentation "de raboter les précautions prises dans les lois précédentes, surtout concernant la PMA". "Je m’inquiète de l’invention d’une forme de ’procréation sans corps’, dans laquelle le géniteur ne serait qu’un fournisseur de matériel génétique", a-t-il souligné.
À cette occasion, l’archevêque de Reims a aussi ajouté qu’on veut répondre au désir de certaines femmes d’avoir un enfant en organisant une procréation sans père. Pourtant, on veut aussi considérer le désir des enfants, nés de cette façon, de connaître leur père qui n’est pas "qu’un fournisseur de gamètes", rapporte Le Figaro. Mgr Éric de Moulins-Beaufort a aussi estimé qu’à chaque révision de la loi, les encadrements sautent et les précautions prises auparavant sont rabotées. "Il n’y a pas si longtemps, certains - dont le premier ministre - étaient contre la PMA pour les femmes seules et ont changé d’avis", a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, la GPA (Gestation pour autrui) est "aujourd’hui contraire à nos principes fondamentaux", selon la ministre de la Santé, Agnès Buzyn. "Les politiques peuvent dire beaucoup de belles choses à ce sujet : en restant dans leur logique, ils finiront par l’autoriser", a-t-il lancé.
L’Église catholique n’est pas la seule entité qui éprouve de l’inquiétude face à cette loi bioéthique. Une vingtaine d’associations, dont "La Manif pour tous", sont également opposées à l’extension de la PMA. Elles ont déjà annoncé une manifestation contre ce texte pour le 6 octobre prochain avant une promulgation "fin du premier trimestre 2020". Interrogé s’il allait appeler les chrétiens catholiques à manifester, Mgr Éric de Moulins-Beaufort a répondu "qu’il n’est pas dans le rôle des évêques ou des prêtres de prescrire les moyens politiques avec lesquels les catholiques doivent travailler comme citoyens".
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Ce texte passera au vote des députés le 20 septembre prochain. À ce sujet, l’archevêque a souhaité un débat parlementaire serein et aussi approfondi. "Que ceux qui discuteront certaines dispositions ne vivront pas sous la terreur de ne pas apparaître progressistes ou de passer pour ’homophobes’", a-t-il confié. Visiblement, cette loi, promise par Emmanuel Macron et qui ne fait pas l’unanimité, touche plusieurs sujets sensibles.
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