Directrice de l’Observatoire volcanologique du Piton de la Fournaise, Aline Peltier fait le point sur l’essaim de séismes qui frappe Mayotte.
Les chercheurs de l’Observatoire volcanologique de La Réunion iront prochainement à Mayotte afin d’étudier l’activité sismique de l’île.
"Pour l’instant, aucune hypothèse. On est pas sûr que ce magma soit déjà en surface ou qu’il s’épanche au niveau de la croûte océanique", explique Aline Peltier.
"Par contre si tel était le cas, cela va prendre beaucoup de temps parce qu’il y a plus de 3 000 mètres de mer à ce niveau là et donc il faudra attendre plusieurs milliers voire millions d’années pour que cela ressorte au niveau de l’océan."
La crise sismique qui touche Mayotte dure déjà depuis plusieurs mois."Elle dure depuis le mois de mai dernier."
"Jusqu’au mois de juillet on avait une sismicité et un nouveau paramètre est apparu en juillet dernier, la déformation. Lorsque l’on a de la déformation, ça démontre qu’il y a de la circulation de fluide dans la croûte océanique. Donc on peut avoir de l’eau ou du magma qui remonte et qui peut potentiellement s’épancher en surface."
L’Observatoire a suivi depuis le début de la crise les séismes à Mayotte. "Là on a fait des campagnes de mesures complémentaires en géochimie et en décembre on va aider nos collègues de Strasbourg à installer des stations sismiques et GPS à Mayotte pour comprendre cette situation."
Aline Peltier explique qu’un projet a été financé afin dès le mois de février, d’installer de nouvelles stations pour mieux caractériser les sismicités et d’ici mars et avril d’installer des stations aux Glorieuses. "Il faut densifier le réseau dans la zone Océan Indien".
Un mois de janvier calme au Piton de la Fournaise mais très actif au large de Mayotte