Les réserves de sang de La Réunion sont fragiles depuis déjà quelques temps. L’île enregistre une baisse des dons et une demande toujours aussi importante.
Les dons de sang ne cesse de diminuer depuis l’année dernière. En 2017 près de 600 personnes ne sont pas venus faire le don qu’ils faisaient régulièrement.
Et pourtant, La Réunion aurait besoin de près de 120 dons par jour pour avoir un minimum de 100 poches de sang viable. En effet, sur ces 120 dons certains sont susceptibles de ne pas être utilisables dû aux maladies ou infections.
Le médecin Jean-Claude Gouiry, qui travaille à l’hémovigilance du CHU Félix Guyon à Saint-Denis explique : "L’hémovigilance c’est l’activité qui consiste à veiller à ce que la sécurité transfusionnelle soit appliquée du début à la fin de la chaîne du don de sang."
Une fois que le don et que le transfert du sang ont été fait, la poche de sang est préparée et le sang est transformé par l’EFS (Etablissement Français du Sang). Leur devoir est de pouvoir à tout moment disposer de ces produits.
Il faut respecter les groupes sanguins car il n’est pas possible de recevoir du sang de n’importe qui, il faut être compatible. "Il faut déjà le groupe du malade, puis une fois qu’on a fait des examens complémentaires, on commande du sang compatible."
En cas d’accident gravissime ou à tout moment un besoin de sang est nécessaire, les médecins ne peuvent pas attendre de connaître le groupe sanguin. C’est dans ces cas que sont délivrés des poches de donneur universel, du groupe O.
Les médecins ont donc besoin que des personnes de tous groupes sanguin donnent leur sang pour éviter de nombreux problèmes et complications dû à un groupe sanguin non-compatible. "À La Réunion, il y a des groupes particuliers. Il faut que les Réunionnais soient solidaires et donnent en permanence pour qu’il y ait ce stock au moment où on en a besoin."
À La Réunion c’est environ 70 à 80 poches de sang qui sont utilisées par jour pour toutes sortes d’interventions. Il faut également savoir que le stock de poches de sang doit pouvoir tenir jusqu’à 12 jours et que pour l’instant ce dernier ne tient que 9 ou 10 jours.
Le médecin explique : "L’EFS a d’énormes difficultés pour répondre à la demande de sang parce qu’il y a de plus en plus de besoin. Il y a une population âgée et une chirurgie cardiaque qui se développe d’une façon remarquable sur l’île."
Il ajoute : "Il y a aussi des mamans qui accouchent et dans ces accouchements il y a des risques de saignements donc là aussi il faut avoir ces produits. Sans compter qu’on a aussi des services d’hématologie plus performants qui soignent des gens qui ont des maladies du sang."
En effet, cette année la demande de sang a augmenté de 8% par rapport à l’année dernière. Et pourtant, une baisse des dons a été enregistrée depuis quelques temps. Aujourd’hui, ce sont environ 50 dons qui ont étaient fait sur l’ensemble de l’île.
Le docteur, Aude Le Tallec, explique : "Les stocks sont vraiment au plus juste. La seule chose que l’on constate à l’heure actuelle, c’est la difficulté à mobiliser les donneurs et donc une importante baisse de la fréquentation."
Elle ajoute : "Même si pour le moment on arrive à stabiliser nos stocks, on sent que la situation devient un peu plus critique."
Sébastien, donneur raconte : "C’est une habitude, j’ai commencé par donner mon sang. Ils m’ont expliqué leurs besoins et c’est tout naturellement que j’ai dit oui. Ça me prend une heure, ce n’est pas beaucoup. Je vois ça comme un devoir, je rend service c’est naturel."
Avec les fêtent qui approches et l’augmentation d’accidents il est important de commencer à faire des dons de sang dès maintenant et ce jusqu’à la fin de l’année.