Au moins 43 morts suspectes, dont 10 bébés, ont été recensées au CHU de Guadeloupe depuis janvier 2018. Une patiente et un élu local tirent la situation au clair.
Les révélations d’Europe1 sur les "43 morts suspectes" - dont 10 bébés – dénombrées depuis le mois de janvier 2018 au CHU de Guadeloupe ont fait réagir une patiente. Comme beaucoup de patients, Betty était désemparée en apprenant cette nouvelle. "Ce n’est surtout pas la faute des docteurs et des infirmiers", a-t-elle souligné. Sur la même période, le centre hospitalier de Pointe-à-Pitre a connu une hausse de 31% du nombre de morts par rapport à 2017, rapporte le collectif de défense du CHU qui a recensé les décès supplémentaires.
Elie Domota, leader du LKP (Collectif contre l’exploitation outrancière) en Guadeloupe, a également haussé le ton. "Nous sommes en train d’initier des plaintes contre un certain nombre d’élus, contre la direction de l’Agence régionale de santé (ARS), contre la direction du CHU et contre la ministre de la Santé", a-t-il asséné sur le récit d’Europe1. Il a en outre souligné que des gens étaient morts. Face au problème, l’ARS a promis d’annoncer des mesures fortes à compter du début du mois d’avril. Ces dispositifs permettront de mettre en place une réorganisation des soins au CHU de Guadeloupe pour les deux prochaines années.
Alors que la situation au CHU est qualifiée de "médecine de guerre", l’ARS a nommé Valérie Denux à sa tête. Médecin militaire ayant opéré au Moyen-Orient et en Afrique, elle est déterminée à faire de la lumière sur ces morts suspectes. "Il y a effectivement un sentiment probable de certaine perte de chance", a-t-elle confié.