L’Institut Montaigne a présenté dans un rapport adressé à Emmanuel Macron dimanche, des propositions de mesures pour lutter contre le fondamentalisme et permettre à l’islam de s’exercer en France dans le cadre des lois de la République.
Dimanche, une association pour financer l’islam de France " l’Institut Montaigne " a formulé des propositions pour combattre le fondamentalisme qui, selon un rapport à adresser au chef de l’Etat, évoluerait chez les musulmans dans le pays. Parmi ces mesures phares, une "taxe halal" qui serait inspirée de celle de la communauté juive et le renforcement de l’apprentissage de l’arabe à l’école.
Ce rapport a été publié alors que des "assises territoriales de l’islam de France" sont organisées sous l’égide des préfets, jusqu’à mi-septembre dans chaque département, pour des propositions inédites. Le gouvernement accordera à l’islam, à l’issue de cette concertation, "un cadre et des règles garantissant qu’il s’exercera partout de manière conforme aux lois de la République", selon Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles, début juillet.
Sur RTL, Hakim El Karoui, l’auteur du rapport a par ailleurs évoqué la création d’une Association musulmane pour l’islam de France (Amif). Ce groupe de réflexion libéral en avait déjà parlé depuis plus de deux ans.
D’après le consultant, "les musulmans se sont enrichis, contrairement à ce qu’on croit et ils pratiquent beaucoup". Il estime donc que de plus en plus d’argent serait rattaché à la consommation : "le pèlerinage, l’halal, le don". L’idée serait donc, selon lui, de fonder une "organisation neutre, indépendante des pays d’origine, indépendante de ceux qui tiennent aujourd’hui les mosquées" pour pouvoir récupérer un petit montant sur chaque acte de consommation. Cette somme d’argent sera ensuite réinvestie "dans le travail théologique", "parce que c’est la mère de toutes les batailles", souligne-t-il.
Pour financer l’islam, la taxe halal, évoquée à plusieurs reprises depuis les années 90, est l’une des idées phares évoquées dans le rapport destiné au Président de la République. L’organisation musulmane pour l’islam de France se chargerait de sa gestion, en s’inspirant de la "taxe de cacherout" de la communauté juive qui permet la certification les produits "casher" et est gérée par les rabbinats. Selon Hakim El Karoui : "l n’y a pas de taxe halal au sens où il y aurait un impôt prélevé par l’Etat".
L’ancien banquier a ajouté que le l’organisation pourrait ensuite investir "dans la formation de cadres religieux, la construction pourquoi pas de certaines mosquées". En tant que "régulateur" des flux financiers, l’association rendrait un "service utile aux fidèles".
Le renforcement de l’apprentissage de l’arabe à l’école publique a été également préconisé dans le rapport. Le nombre d’étudiants qui apprennent l’arabe au collège et au lycée aurait été divisé par deux, a souligné Hakim El Karoui, qui affirme qu’il serait en revanche dix fois plus dans les mosquées.
Chez les musulmans de France, l’évolution de l’idéologie islamiste a été observée. A l’intérieur de la communauté, notamment chez "les jeunes moins de 35 ans", "les salafistes - branche rigoriste de l’islam" gagnerait du terrain. Le consultant est alarmé par le fait que ce sont des prédicateurs proches des salafistes qui fournissent presque toutes les réponses aux questions religieuses sur internet.