Le Premier ministre, Edouard Philippe, annoncé mardi trois mesures fortes afin d’apaiser la colère des "Gilets Jaunes". Les porte-parole se disent insatisaits. "Nous demandons la suppression, pas le report", lance de son côté Christian Jacob.
"Nous demandons la suppression, pas le report, la suppression immédiate des taxes au 1er janvier 2019 mais aussi ce qui suit sur la trajectoire, c’est-à-dire celles qui sont prévues pour 2020, 2021 et 2022", a précisé le président du groupe LR à l’Assemblée, Christian Jacob.
Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a dénoncé mardi des "astuces à l’ancienne" et un "simple report de six mois de la surtaxe carburants" dans les annonces d’Edouard Philippe pour répondre à la crise des "Gilets Jaunes". "La priorité du pouvoir reste donc de protéger les ultra-riches", a-t-il dénoncé.
Malgré les annonces d’Edouard Philippe, l’un des porte-parole des "Gilets Jaunes", Eric Drouet, a indiqué qu’il manifestera samedi à Paris. "C’est malheureux, mais on est obligé d’aller manifester notre mécontentement. C’est le seul moyen de montrer que pratiquement tous les ’gilets jaunes’ ne sont pas du tout d’accord avec les mesures annoncées", a-t-il déclaré sur BFMTV. Il attend ainsi de "réels changements" de la part de l’exécutif.
De son côté, Benjamin Cauchy membre du collectif des "Gilets Jaunes libres", estime que "c’est se moquer des Français et remettre la taxe en place d’ici six mois".
Les "Gilets Jaunes de Bordeaux" ont annoncé leur insatisfaction. "Nous ne sommes absolument pas satisfaits. Ce ne sont que des annonces pour calmer la situation", a réagi la chargée de communication de Yellow Friday Revolution. "Les actions vont continuer. Globalement rien ne change", a-t-elle renforcé. "Ce ne sont que des suspensions de mesures", a-t-elle ajouté. Le groupe est décidé à manifester à nouveau à Bordeaux samedi.
Ce moratoire sur la hausse de la taxe sur les carburants, annoncé dans la matinée avait déjà été critiqué par plusieurs responsables politiques. "Ça n’est évidemment pas à la hauteur des attentes et de la précarité", a critiqué Marine Le Pen. Le président des Républicains, Laurent Wauquiez, a mis en cause "l’entêtement" et "l’arrogance" du gouvernement, jugeant que l’annonce d’un moratoire ne serait plus aujourd’hui suffisante