Membre du conseil supérieur de la Transition et ancienne sénatrice malgache, Éliane Naika est l’invitée du 12h30 d’Antenne Réunion.
Pour parler de la peste à Madagascar, l’ancienne sénatrice malgache Eliane Naika est sur le plateau d’Antenne Réunion.
Selon le dernier bilan en date du 24 octobre, 1 133 personnes ont été infectées par la peste, et 128 sont décédées. Mais pour Eliane Naika, ces chiffres ne reflètent pas la réalité.
"Il n’y a pas eu de recensement en profondeur concernant la réalité. Il y a beaucoup de personnes en brousse qui sont décédées et que, je pense, n’ont pas été recensées. Je ne reconnaît pas ce chiffre de 128 décès. Je peux avancer un chiffre sur le nombre de régions touchées. Sur les 22 régions, 17 régions sont touchées ; c’est énorme. C’est un chiffre qui est sorti par rapport aux cas qui sont sortis un peu partout. Ce chiffre est réel. En revanche, je ne peux pas donner un chiffre exact concernant le nombre de morts."
L’ancienne sénatrice malgache indique que la crainte s’est emparée de la Grande Île.
"C’est devenu une psychose, les gens sont très inquiets, et ils ont raison car on s’y est pris un peu en retard contre cette épidémie. Le régime en place l’a minimisé.
Quand la situation était grave le ministre de la Santé disait qu’on maîtrisait l’épidémie. Il a fallu qu’il y ait un décès d’un ressortissant des Seychelles pour qu’ils se mobilisent vraiment, mais c’était un peu tard."
Pour Eliane Naika, l’épidémie de peste aurait également eu des conséquences sur la fréquentation touristique, et donc sur l’économie.
"Plusieurs hôteliers se plaignent qu’il y a eu pas mal d’annulation, et ça risque de s’empirer."
Selon la membre du conseil supérieur de la Transition, les politiques ne prendrait pas suffisamment cette crise sanitaire a bras-le-corps. "Ils ont plutôt d’autres priorités que de s’occuper de cette épidémie. Je ne dissuade pas les gens de venir à Madagascar. En revanche, je fais un appel à la Communauté internationale pour nous aider à éradiquer complètement cette épidémie."
Et d’approuver le fait que les députés réunionnais redoutent qu’un cas de peste soit importé à La Réunion : "Ils ont raison de s’inquiéter."