Accueilli sous quelques sifflets lors de son arrivée au Congrès des maires de France à Paris, le chef de l’Etat Emmanuel Macron a ensuite présenté devant des milliers de maires ses projets pour les collectivités locales.
Près de 15 000 maires étaient réunis porte de Versailles à Paris jeudi dans le cadre du Congrès des maires de France à Paris. L’arrivée du chef de l’Etat Emmanuel Macron était fracassante. Pendant une vingtaine de secondes, sifflements et huées ont résonné dans l’assistance tandis que d’autres maires l’ont accueilli par des applaudissements. Le président de la République a finalement prononcé son discours peu après 16h30 devant le Congrès. Son discours très attendu était orienté sur ses projets pour les collectivités locales, dont une refonte des impôts locaux. Le locataire de l’Elysée n’a cependant rien lâché sur les économies qu’il leur demande.
Dans son allocution, Emmanuel Macron a souhaité pour 2020 la "mise en œuvre (d’)une refonte profonde de la fiscalité locale et notamment communale". En ce qui concerne la suppression en trois ans de la taxe d’habitation pour 80% des Français, il a laissé entendre l’éventuelle disparition de cette taxe à terme, car si cet impôt "n’est pas bon pour 80% des ménages, il y a peu de chances qu’il soit bon pour les 20% restants". Par ailleurs, le locataire de l’Elysée a affirmé que l’autonomie fiscale n’existera plus. En revanche, elle sera remplacée par "des contrats léonins imposés pour contrôler a priori nos budgets", une "réduction imposée du nombre de fonctionnaires" locaux ou encore "la suppression brutale d’emplois aidés". "Je veux garantir pleinement votre autonomie financière et fiscale", a assuré le chef de l’Etat répondant à une priorité des élus locaux, propos relayés par Boursorama.
En guise de résolution finale de leur 100e congrès, les maires ne veulent pas fléchir sur leur position. Ils menacent toujours de "suspendre leur participation à la conférence nationale des territoires", prévue mi-décembre, si leurs revendications n’étaient pas satisfaites. L’AMF pourrait également saisir le Conseil constitutionnel pour défendre leur autonomie financière.