Les quartiers "Bédier-Boutroux" et "Oudiné-Chevaleret" situés en périphérie du 13e arrondissement de Paris ont été choisis pour lancer le défi du plein-emploi.
Le projet "Territoires zéro chômeur" initié par ATD Quart Monde et créé par une loi votée à l’unanimité en 2016 a un objectif bien précis. Il s’agit d’expérimenter pendant cinq ans dans dix micro-territoires urbains et ruraux, l’embauche en CDI de chômeurs de longue durée, à "temps choisis", payés au SMIC, en développant des activités locales. Les deux quartiers parisiens de "Bédier-Boutroux" et "Oudiné-Chevaleret" situés en périphérie du 13e arrondissement ont été retenus pour la phase de test. Les 300 personnes au chômage qui s’y trouvent peuvent alors espérer trouver un travail.
Dans un premier temps, les activités seront organisées sur le seul périmètre des deux quartiers par la végétalisation de l’espace public ou encore la création d’une épicerie solidaire. Le projet s’étendra ensuite aux alentours immédiats. La création de 300 emplois sur cinq ans en plein Paris n’est pas une tâche facile. C’est pourquoi les activités proposées doivent être conformes aux réels besoins du territoire sans concurrencer les entreprises existantes. "Des besoins, il y en a plein. Mais pour mettre en face un recrutement et une activité pérenne, l’articulation est subtile", confie Valérie Normand, qui dirige l’"entreprise à but d’emploi" (EBE) "13 avenir" sur le récit du Point.
Les deux quartiers n’ont pas été choisis au hasard. Avec leur forte concentration de logements sociaux, de familles monoparentales, population vieillissante, peu qualifiée, taux de pauvreté et de chômage élevés, ils font figure de poches de pauvreté à l’intérieur de la ZAC Rive Gauche. Cette création d’emplois à petite échelle est d’abord financée par un fonds abondé par l’Etat. Il y a ensuite la réaffectation de toutes les dépenses (allocations chômage, RSA...) et les manques à gagner que la privation d’emploi fait peser sur la collectivité.