Les stéréotypes qui planent autour du viol sont nombreux et ont malheureusement la vie dure. Une étude révèle que plusieurs Français croient encore que l’acte du violeur est moindre quand la victime se montre aguichante.
La prétendue responsabilité de la victime dans le viol
Les Français sont-ils compatissants envers les victimes de viols ? Pas vraiment, si nous considérons les chiffres que viennent de révéler ce sondage Ipsos pour l’association Mémoire traumatique et victimologie. En effet, les idées fausses sur le viol circulent encore et quatre Français sur dix pensent que la responsabilité du violeur est allégée si c’est la victime qui s’est montrée aguichante.
Dans la foulée, deux sondés sur dix pensent qu’"un non veut souvent dire oui". Chez les jeunes, les stéréotypes tels que "les femmes peuvent prendre du plaisir à être forcées lors d’une relation sexuelle" sont fortement ancrés. Ainsi, près d’un tiers (30,7 %) des 18-24 ans assurent cet état de fait. Une idée peut-être largement partagée en raison de la banalisation de la pornographie toujours plus "hard" sur internet, selon l’association.
Le mythe de la sexualité masculine naturellement violente
Toujours d’après cette étude, 61 % d’hommes et 65 % de femmes considèrent qu’un homme a plus de mal "à maîtriser son désir sexuel qu’une femme". Un véritable mythe, d’après l’association qui pointe du doigt cette fausse croyance portant sur "une sexualité masculine naturellement violente, pulsionnelle et prédatrice". De plus, si 96 % des Français définissent le viol comme le fait de forcer à des rapports sexuels une personne non consentante, 24 % considèrent qu’une fellation forcée relève d’une agression sexuelle et non d’un viol.
Des efforts considérables, mais malheureusement insuffisants
Malgré les efforts tels que les campagnes d’information, les plans gouvernementaux et "le travail énorme" des associations en ce domaine, les préjugés restent fortement ancrés. "Loi du silence, déni, impunité, absence de reconnaissance, de protection et abandon des victimes de violences sexuelles règnent encore en maîtres", regrette la présidente de Mémoire traumatique, la psychiatre Muriel Salmona.
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