Un mois après les attentats de Paris, le parquet autrichien avait annoncé mener des investigations sur un Algérien et un Pakistanais arrêtés parmi des migrants et soupçonnés d’être liés aux auteurs des attentats djihadistes. Le Monde révèle que ces deux hommes viennent d’être clairement identifiés.
Le 10 décembre 2015, deux hommes ont été arrêtés dans un hébergement de réfugiés à Salzbourg (Autriche), à la frontière allemande, où ils étaient arrivés "fin novembre", avait indiqué le parquet autrichien. Selon l’enquête, ils avaient débarqué le 3 octobre en Grèce parmi un groupe de réfugiés, en compagnie de deux futurs auteurs des attentats de Paris. Contrairement à ceux-ci, ils avaient été retenus durant "environ 25 jours" en Grèce après avoir attiré l’attention avec de faux passeports syriens.
Saisis de l’affaire, les enquêteurs de la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) ont découvert leur véritable état civil. D’après Le Monde, le premier individu, qui se faisait appeler Faisal A., s’appelle en réalité Muhammad U. Ce Pakistanais de 22 ans serait "artificier" pour deux groupes djihadistes pakistanais panjabis réputés proches d’Al-Qaida. Le second homme serait un Algérien de 28 ans nommé Adel H. qui aurait rejoint les rangs de l’organisation Etat islamique en février 2015.
La DGSI est également parvenue à établir une relation entre ces deux faux réfugiés et les auteurs des attentats du 13 novembre, notamment en enquêtant sur le téléphone portable d’Adel H. Les services de renseignements ont découvert que ce dernier effectuait des appels dans différents pays. Un numéro connu des enquêteurs n’était autre que le numéro relevé dans la poche d’un des deux kamikazes du Stade de France, révèle toujours le quotidien.
Une source policière interrogée par Le Monde a indiqué que "soit ces deux faux migrants étaient censés commettre l’attentat prévu le 13 novembre dans le 18e arrondissement, évoqué dans le communiqué de revendication de l’EI, et en ont été empêchés par leur interpellation ; soit ils constituaient une cellule amenée à agir ultérieurement dans un autre pays de l’UE, comme l’Allemagne".
La justice autrichienne a ouvert à leur encontre une procédure pour appartenance à un mouvement terroriste.
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