Malgré le rappel à l’ordre de leur hiérarchie, les policiers continuent à manifester leur exaspération. Vingt-quatre heures après un important rassemblement sur les Champs-Elysées, de nombreux policiers sont restés mobilisés dans la nuit de mardi à mercredi à Paris, dans l’Essonne, à Nice ou à Marseille.
Lundi soir vers 23 heures, un appel à manifester a été suivi par un demi-millier de policiers, tous venus crier leur colère et soutenir leurs collègues, agressés dans l’Essonne il y a dix jours et toujours hospitalisés. Ils dénoncent également leurs conditions de travail. Mardi soir, les policiers ont poursuivi leur mobilisation.
Mardi soir, quelque 400 policiers se sont rassemblés à Evry, dans la banlieue de Paris, où le directeur général de la police nationale Jean-Marc Falcone, a reçu les chefs de brigade du département de l’Essonne. Les policiers ont abondamment hué leur chef lorsqu’il est reparti en voiture et ont appelé à sa démission. Une soixantaine d’autres policiers se sont à nouveau réunis devant l’hôpital Saint-Louis à Paris, où est soigné un agent grièvement blessé. Par ailleurs, une centaine de policiers se sont rassemblés dans la nuit de mardi à mercredi à bord de leurs véhicules de service sur le Vieux-Port à Marseille.
Nouveau rassemblement des policiers à PARIS ce soir devant l’hôpital Saint-Louis. 70 personnes présentes. pic.twitter.com/P89l1cKnM5
— Remy Buisine (@RemyBuisine) 18 octobre 2016
"Défiler avec des voitures de police et des gyrophares (…) n’est pas conforme à ce qu’est la déontologie de la police dans la République", a lancé au Sénat le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve. "Ils manifestent une exaspération que je comprends", a-t-il toutefois ajouté. La "police des polices" (IGPN) va enquêter sur "les manquements individuels aux règles statutaires" après cette manifestation sur les Champs-Élysées dans la nuit de lundi à mardi, a annoncé pour sa part Jean-Marc Falcone. Les manifestants "fragilisent la police nationale", a-t-il asséné. Dans la soirée, lors d’une rencontre à Evry avec des syndicalistes et des responsables policiers du département, il dit cependant avoir "appelé à l’apaisement".