Les joueurs de football reçoivent peu de coups violents à la tête par rapport aux boxeurs, mais selon une étude, ils courent pourtant des risques similaires d’attraper des maladies du cerveau pouvant provoquer la démence.
Une étude britannique publiée mercredi 15 février dans la revue médicale Acta Neuropathologica et relayée par Europe 1 démontre que les footballeurs professionnels ont plus de risques de contracter une maladie du cerveau que l’ensemble de la population. Six autopsies ont été réalisées pour les besoins de cette étude, et parmi celles-ci, quatre ont révélé des signes d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC). Il s’agit d’une affection du cerveau observée chez d’anciens joueurs de football américain et d’anciens boxeurs ayant reçu de nombreux coups à la tête pendant leurs carrières.
D’après le Dr Helen Ling de l’Institut de neurologie de l’University College of London le principal auteur de l’étude, les résultats de celle-ci montrent un lien potentiel entre la pratique du football et l’ETC. "Il y a un besoin urgent d’identifier ces risques", a-t-elle insisté. Selon la spécialiste, une étude de grande échelle est indispensable et la coopération des organisations professionnelles, de la Fédération anglaise et de la FIFA sera nécessaire.
Cette étude atteste également que les anciens joueurs de football, dont les autopsies ont révélé qu’ils étaient d’ETC, avaient aussi contracté la maladie d’Alzheimer. Mais selon le Dr Helen Ling, les liens entre les deux affections ne sont pas établis. "Il est probable que ce soit une combinaison de ces deux maladies qui a provoqué la démence chez ces anciens footballeurs", a-t-elle toutefois estimé.
L’étude ne montre pas si les dommages infligés au cerveau sont la conséquence de jeux de têtes, de chocs entre joueurs, ou sont liés à d’autres facteurs. Les footballeurs subissent moins de coups violents par rapport aux boxeurs, qui perdent parfois connaissance, mais les dommages sont plutôt causés par des chocs répétitifs sans traumatisme grave.
L’étude a été réalisée sur quatorze anciens footballeurs, dont treize professionnels, atteints de démence et hospitalisés à Swansea, au Pays de Galles, entre 1980 à 2010. Elle précise que les risques pour les personnes qui jouent au football de façon occasionnelle sont très faibles.