Selon une étude réalisée par Angus Deaton, prix Nobel d’économie, un revenu annuel de 66 000 euros contribue au bonheur. Gagner plus, n’aurait aucun impact sur le bien-être émotionnel. Explications.
Le prix Nobel de l’économie, Angus Deaton, a démontré que l’argent rendait heureux jusqu’à 75 000 dollars, 66 000 euros par foyer et par an, soit 5 500 euros. Passé ce seuil, le bonheur ne grandit plus. Pour établir ce chiffre, Angus Deaton et son collègue Daniel Kahneman, lui aussi prix Nobel d’économie en 2002, se sont appuyés sur un sondage de l’Institut américain Gallup-Healtways qui a interrogé, en 2008 et en 2009 près de 450 000 américains.
Selon Angus Deaton, "après 66 000 euros, la hausse des revenus continue à améliorer l’évaluation que les individus font de leur vie, mais il n’y a pas de conséquences sur leur humeur quotidienne". En effet, l’étude met en question deux formes de satisfaction, l’émotionnelle et l’estime de soi. "Les mesures objectives de bien-être, telles que la fréquence et l’intensité des moments de joie, de tristesse, de stress et de tendresse ne changent presque plus à partir de 66 000 euros par an", explique le chercheur. Bref, avec un revenu annuel plus de 66 000 euros, un individu aura l’impression d’avoir mieux réussi mais pas forcément d’être plus heureux.
"Peut-être que 66 000 euros est un seuil au-delà duquel des hausses de revenus n’améliorent plus la capacité des individus à faire ce qui compte le plus pour leur bien-être émotionnel, comme de passer du temps avec ceux qui leur sont chers, éviter la douleur et la maladie, et profiter de leurs loisirs", estimaient les auteurs de l’étude.
Il est intéressant de constater qu’aujourd’hui que cette somme de 75 000 dollars par an (soit 6 250 dollars par mois) équivaut aujourd’hui à près de 5 500 euros mensuels contre près de 4 900 euros en 2010. Soit une hausse de plus de 12%, due à la forte appréciation du dollar face à l’euro depuis cinq ans.