Les Occidentaux, notamment la France, s’inquiètent face au renforcement spectaculaire de la présence russe dans le nord-ouest du pays. Les intentions de Vladimir Poutine, qui soutient Bachar el-Assad, en sont leurs premières préoccupations.
Les intentions de Moscou ne sont pas claires pour les Occidentaux. Avec la présence d’avions au contenu mystérieux, des selfies de militaires en Syrie ou encore des blindés et deux navires de débarquement, les Occidentaux craignent que la Russie ne participe aux combats aux côtés du président syrien Bachar el-Assad.
Des initiatives douteuses de la Russie
L’État islamique ne cesse de poursuivre ses attaques et le régime syrien commence à perdre du terrain. Depuis, l’été, Moscou s’est engagé dans une intense activité diplomatique en multipliant les rencontres avec les opposants syriens ainsi qu’avec l’Arabie saoudite et d’autres puissances régionales. La plupart des spécialistes voit dans cette initiative de la Russie une volonté de vouloir protéger davantage le régime syrien que de combattre les djihadistes de Daech. Par ailleurs, la Russie veut également renforcer la sécurité au port de Tartous, son unique point d’appui en Méditerranée.
Paris inquiète
La situation inquiète la France. Le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, a estimé face au renforcement par la Russie de moyens militaires en Syrie, qu’il ne fallait pas "ajouter la guerre à la guerre". "Ca m’inquiète. Mon collègue (russe) Sergueï Lavrov a démenti mais ca m’inquiète car j’ai eu John Kerry (le secrétaire d’Etat américain) au téléphone qui m’a dit qu’il avait des renseignements en ce sens. Ce n’est pas en ajoutant de la guerre à la guerre qu’on va arriver à une solution", a-t-il indiqué à la chaîne de télévision France 3 citée par Le Figaro ce jeudi.
Une solution politique face à la crise
Selon Laurent Fabius, la solution à la crise est politique et il est important de tomber sur un accord avec les éléments du régime de Bachar al-Assad et ceux de l’opposition. Le ministre français a voulu qu’"Américains, Russes, Iraniens, etc" participent réellement à la recherche de cette solution. La Russie a justifié les raisons pour lesquelles elle a envoyé du matériel militaire à la Syrie de Bachar al-Assad, car l’armée se trouve en grande difficulté à la fois face à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique (EI) dans le nord-ouest et l’est du pays. En revanche, Moscou a contesté des accusations américaines au sujet d’un déploiement de matériel et de soldats près de Lattaquié, le fief du président Assad.