Les agriculteurs normands ont manifesté leur colère ce lundi contre la baisse des prix de la viande et du lait en France. Pour résoudre le problème, Stéphane Le Foll propose de les rencontrer à Paris ce jeudi, mais ils exigent que le ministre de l’Agriculture descende sur le terrain pour les voir.
Le ministre français de l’Agriculture doit être débordé. Ce lundi 20 juillet, les éleveurs normands ont bloqué les accès dans les périphéries de Caen en dressant des barrages avec quelque 300 tracteurs pour manifester leur colère quant à la baisse des prix de la viande. Stéphane Le Foll leur a déjà proposé un rendez-vous ce jeudi à Paris, mais les agriculteurs déclinent l’offre, refusent de lever les barrages et demandent de le rencontrer sur le champ. "On reste sur notre position, on veut un ministre de terrain", ont-ils déclaré.
Les éleveurs posent comme condition de déblocages des barrages qu’ils ont érigés, le rassemblent des producteurs, industriels des abattoirs, laiteries et centrales d’achat des distributeurs lors d’une réunion avec le ministre de l’Agriculture. "Il faut que Stéphane Le Foll vienne traîner ses bottes dans les exploitations agricoles (…) et fasse respecter les accords du 17 juin", a insisté Jean-Yves Heurtin, président de la FDSEA du Calvados. Ces accords déterminent surtout les engagements des grandes surfaces à aider les éleveurs.
François Hollande est déjà intervenu, samedi, et invitant la grande distribution à apporter son soutien aux éleveurs. Le ministre de l’Agriculture qui a déjà fait appel à la responsabilité de tous pour soutenir les agriculteurs qui traversent une crise sans précédent, conjuguée à la baisse des prix de la viande de porc, de zébu et du lait, avait déjà débloqué 23 millions d’euros pour sauver la situation.
Réagissant sur cet événement qui a marqué la journée, le Premier ministre, Manuel Valls alors en déplacement à Arles, condamne l’opiniâtreté des manifestants. "Le dialogue ne peut pas fonctionner ainsi. La porte du bureau du ministre de l’Agriculture est ouverte en permanence. Stéphane Le Foll va au contact régulièrement des éleveurs mais là, il s’agit de trouver d’abord des solutions concrètes et précises sur les filières", regrette-t-il.