Il y a deux jours, le premier ministre a évoqué un "apartheid". Hier, il a sorti une formule lourde de sous-entendu, d’après l’avis des experts.
Manuel Valls a enfoncé le clou, hier, après avoir évoqué, il y a deux jours, un "apartheid", commente le site 20minutes.fr. Il a annoncé lors d’une conférence de presse à Matignon qu’un comité interministériel consacré à la lutte contre les inégalités dans les quartiers se tiendra au mois de mars, après "une phase de débats prendre les décisions qui s’imposent".
Le premier ministre pense qu’il ne faut pas seulement une politique du logement et de l’habitat. Il a plaidé pour une "politique du peuplement pour lutter contre la ghettoïsation, la ségrégation". Les politiques menées depuis les années 80 n’ont pas permis d’éviter "la relégation, le regroupement éthique, religieux", ni permis "la mixité des populations", a-t-il fait valoir.
Manuel Valls trouve "insupportable, comme républicain, de voir cet enfermement, cette relégation dans un certain nombre de quartiers" dans des écoles, il trouve aussi "intolérable qu’on ne trouve que des élèves issus de familles pauvres".
Dans le jargon des sociologues et des experts de la politique de la ville, il s’agit de mesures prises pour imposer la mixité sociale dans un quartier ou une commune, notamment dans l’attribution des logements sociaux. "L’idée, c’est de casser ce logiques de ségrégation sociale, et donc de renforcer la mixité sociale", a dit le premier ministre.
Mais beaucoup y ont vu une nouvelle référence éthique. Christophe Guilly, spécialiste des quartiers difficiles et du logement social, souligne que "Manuel Valls reste là dans la rhétorique de l’apartheid. Il est dans une phase de communication dure".