Le délai de réflexion de sept jours ne sera plus obligatoire pour les femmes souhaitant pratiquer l’IVG avec le vote ce mercredi à l’Assemblée nationale en première lecture d’une mesure du projet de loi sur la santé y afférent.
Alors que les femmes souhaitant une interruption volontaire de grossesse (IVG) doivent aujourd’hui passer par deux consultations médicales obligatoires avec un délai de réflexion d’une semaine, qui peut être réduit à 48 heures si le délai légal de 12 semaines approche, les choses vont désormais changer. L’Assemblée nationale a en effet voté mercredi en première lecture une mesure du projet de loi sur la santé visant à supprimer le délai de réflexion de sept jours prescrit aux femmes souhaitant une IVG.
Le délai culpabilise les femmes
Selon de nombreux députés de la majorité, le délai de réflexion ne fait que culpabiliser les femmes et cette période est souvent "vécu dans une grande solitude", a indiqué la rapporteure du projet de loi, Bernadette Laclais (PS). "Croyez vous vraiment que lorsqu’une femme prend la décision d’aller voir un médecin pour demander d’avorter, elle n’ait pas déjà réfléchi ?", a résumé l’écologiste Brigitte Alain. L’article a été soutenu par la ministre de la Santé Marisol Touraine, qui s’était prononcée pour réduire à deux jours le délai de réflexion, et non sa suppression.
Les femmes ne sont pas des voitures
Les députés de l’opposition présents se sont opposés à cette disposition pour des raisons de fond. "Vous êtes en train de détruire par idéologie l’équilibre de la loi de 1975 entre la protection de la vie à naître et la liberté des femmes", a indiqué à la majorité Xavier Breton (UMP), avant de protester contre "l’exclusion complète de l’homme qui est partagée par certaines et certains". De son côté, François de Mazières, apparenté UMP a pris l’exemple de l’achat d’une voiture qui selon lui nécessite quelques jours de réflexion. A cette image, Marisol Touraine a répondu par un "cessez de considérer les femmes comme des voitures !"
Toujours est-il que ces nouvelles dispositions ne seront applicables qu’à l’issue de la navette parlementaire sur le projet de loi santé, dont l’examen continuera jeudi et qui sera soumis au vote global de l’Assemblée mardi prochain puis partira au Sénat.