Un recensement effectué par le Réseau Echouage Mahorais de Mammifères marins et de Tortues marines (REMMAT) sur toutes les plages a permis d’inventorier 80 carapaces entières de tortues en une journée.
Afin de sensibiliser le public contre le braconnage et pour faciliter le recensement des tortues tuées par le phénomène, le REMMAT organise régulièrement le ramassage de carapaces sur les plages les plus touchées par le trafic de tortues. La manipulation de tortues marines mortes ou vivantes est formellement interdite exceptée par les personnes ayant obtenu une autorisation par arrêté préfectoral.
Les braconniers de plus en plus discrets
L’opération réalisée jeudi dernier sur toutes les plages de l’îlot M’tsamboro a permis de recenser plus de 80 carapaces entières pendant cette journée. "Les braconniers semblent être de plus en plus discrets pour camoufler leurs actes. En effet, les restes des tortues tuées ont été retrouvés en majorité dissimulés dans la végétation, voire brûlés", a précisé le REMMAT dans un communiqué relayé par Le Journal de Mayotte ce mercredi.
300 tortues tuées en 2015
Grâce à cette initiative, les chiffres du braconnage pour cette année ont été également mis à jour, dévoilant, selon des données encore non officielles, près de 300 tortues tuées. "Toutefois, le recensement entrepris tout au long de l’année par le réseau ne reflète que la partie visible du braconnage, révélée par les traces et ossements laissés sur les plages : il n’est qu’une sous-estimation du nombre réel d’actes de braconnage sur Mayotte", ajoute le communiqué du REMMAT.
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Jusqu’à un an de prison et 15 000 euros d’amende
Parmi les actions du REMMAT figurent la dénonciation du braconnage et le suivi son évolution. Le réseau effectue des démarches quasi quotidiennes de présence dissuasive nocturne sur les plages de ponte les plus côtoyées par les braconniers. En outre, il existe d’autres actions à visée plus judiciaire réalisées par la Brigade Nature de Mayotte, le Parc naturel marin de Mayotte et les Douanes, dont le but est d’interpeller les auteurs des faits en flagrant délit. "Au-delà du préjudice écologique et économique qu’infligent les braconniers et les consommateurs de tortues au patrimoine de Mayotte, ces derniers risquent jusqu’à 1 an de prison et 15 000 euros d’amende", indique le REMMAT.