Alors que quelques députés avaient demandé la publication de la lettre de demande d’explication de l’UE, l’Executif s’est fait dépasser par Medipart. L’agence vient d’en dévoiler le contenu.
Face à la politique budgétaire de la France pour 2015, la Commission européenne en la personne de Jyrki Katainen a envoyé une lettre de rappel à l’ordre à Michel Sapin.
Concernant ce courrier estimé conforme à la procédure, François Hollande a annoncé qu’il s’agit d’"Une lettre très banale " qui "n’a pas de grande signification au-delà de demander un certain nombre d’informations et de précisions ". Des propos que le président a tenu lors d’une conférence de presse au sommet de Bruxelles et rapportés par 20minutes.
Si les députés qui avaient demandé de connaître la teneur cette lettre se sont heurtés au refus de l’Exécutif, Mediapart l’a publiée ce vendredi. « Je vous écris pour vous demander les raisons qui ont conduit à ce que la France prévoie de dévier des objectifs budgétaires fixés par le Conseil, en ce qui concerne à la fois le déficit public général, et l’ajustement de l’équilibre structurel en 2015. Je voudrais également savoir comment la France prévoit de se conformer à ses obligations de politique budgétaire en 2015, conformément au pacte de stabilité et de croissance. », note-on dans cette lettre rapportée par 20minutes.
S’inquiétant de la situation économique française, Bruxelles a écrit :"A partir de la proposition française, il ressort que l’ébauche de proposition budgétaire ne prévoit pas de ramener le déficit public global sous la barre des 3% du PIB définie par les traités d’ici 2015" continuant que "Tout porte à croire que l’ébauche de programme budgétaire pour 2015 prévoit de manquer aux obligations budgétaires qui découlent des recommandations du Conseil, sous la procédure de déficit public excessif".
De son côté, le président a martelé que « Rien ne nous fera dévier de cet objectif. Cela vaut pour l’interprétation de notre propre budget, qui respectera les règles avec un maximum de flexibilité, mais aussi pour l’objectif de croissance ».