L’armée nigériane a annoncé tapageusement la mort d’Abubakar Shekau il y a une semaine. Mais voilà l’homme réapparaît ce jeudi dans une vidéo avec à l’arrière fond ses hommes brandissant le drapeau noir de l’Etat islamique (EI).
Ce n’est pas la première fois. Abubakar Shekau a été annoncé, trois fois, mort par les autorités militaires nigérianes. Par trois fois, il a contredit ceux qui veulent l’enterrer un peu trop vite. Ce jeudi 2 octobre il a publié une vidéo où on le voit encore braver les autorités nigérianes.
La première fois qu’on avait annoncé sa mort, c’était en juillet 2009, où la police de Maiduguri, la capitale de l’Etat de Borno, avait annoncé que Shekau figurait parmi 200 membres du groupe tués au cours d’affrontements. Puis une autre déclaration d’une source au sein des services de sécurité du 19 août 2013 prétendait que Shekau aurait été encore tué dans un accrochage avec des soldats, fin juin. A chaque fois pourtant, Shekau, ou bien quelqu’un se présentant comme tel, apparaissait dans une autre vidéo. La dernière annonce de sa mort date du 19 septembre 2014 où l’armée nigériane a affirmé l’avoir abattu lors de combat contre l’armée dans le nord-est du Nigéria (localité de Konduga).
Dans la vidéo posté ce jeudi, avec le drapeau de l’Etat islamique qu’il brandit, il affirme qu’il a instauré un "califat islamique" dans les villes qu’il contrôle. On voit à travers les 36 minutes de la vidéo un homme accusé d’adultère se faire lapider, l’amputation d’une main d’un homme accusé de vol, et l’administration d’un châtiment de cent coups de fouet à un jeune homme et une jeune femme accusés de fornication. Abubakar Shekau déclare dans son message : "Je suis toujours vivant. Certains se demandent si Shekau a deux âmes. Non, je n’ai qu’une âme, au nom d’Allah (…) Me voilà, en vie. Je ne mourrai que le jour où Allah m’ôtera le souffle".