Le Conseil national de la sécurité routière (CNSR) préconise de mettre en place de "nouvelles amendes" pour les cyclistes ignorant le code de la route. Ce renforcement des sanctions via des "amendes adaptées" a d’ores et déjà été testé à Strasbourg et les résultats sont concluants puisque les accidents sont en baisse.
Les vélos sont clairement dans le collimateur de la sécurité routière. Lundi 8 décembre, le Conseil Nationale de la Sécurité Routière (CNSR) a recommandé "d’étendre aux agglomérations le principe d’amendes minorées adaptées aux cyclistes".
Pour plus de précision : le CNSR préconise que neuf infractions fassent désormais l’objet d’amendes adaptées. Parmi ces neuf infractions : les sens interdits, les feux rouges et stops grillés... Sans la conduite en téléphonant, le non-respect de la priorité pour les piétons…
Le montant des amendes serait réévalué
Au lieu des 135 euros habituels pour une contravention de 4e classe, le CNSR suggère que le tarif soit divisé par plus de 50%, soit 57 euros.
Il faut savoir que ce dispositif a d’ores et déjà été testé à Strasbourg et selon les études réalisées, cette réglementation visant les cyclistes porte ses fruits car le nombre d’accidents est en baisse.
Selon les chiffres révélés par le CNSR : "en 2012, lors de l’expérimentation, plus de 833 Procès Verbaux (PV) ont été dressés et le nombre d’accidents à vélo a baissé de 37% en un an".
"Ce dispositif a permis plus de verbalisations par les forces de l’ordre (...) et une baisse sensible des accidents de plus de 30%, ce qui n’est pas un pourcentage faible", a souligné le président de la commission deux roues du CNSR, Christian Jacquot.
A Strasbourg, ce dispositif a toutefois été annulé par un tribunal administratif et il faut d’abord "donner une assise juridique afin de permettre l’extension de cette expérimentation", a fait remarquer Christian Jacquot.
Le port du casque préconisé mais pas obligatoire
Le CNSR a également voté un "renforcement de la promotion du port du casque pour les cyclistes, mais sans obligation réglementaire qui serait de nature à réduire l’usage du vélo".
Pour l’heure, les recommandations émises par le Conseil national de la sécurité routière n’ont aucune valeur contraignante car le gouvernement n’a pas encore statué.
Pour plus de précision : la différenciation du prix des amendes pourrait poser un problème d’"égalité devant la loi". Par conséquent, il reste une "expertise juridique à faire" avec le ministère de la Justice, a souligné le Délégué interministériel à la sécurité routière, Jean-Robert Lopez, qui s’est abstenu lors du vote de cette recommandation.
Selon les données de l’Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement et des réseaux (Ifsttar), "les cyclistes représentent 5% des morts sur les routes et 15% des blessés graves",
Autre fait d’importance : "la mortalité des cyclistes a moins diminué entre 2000 et 2010 que la moyenne de l’ensemble des usagers et était en 2013 au même niveau qu’en 2010".