Les affrontements ont fait au moins 25 morts ce jeudi en Ukraine. Dénonçant une répression massive, des policiers ont rendu leurs armes tandis que des athlètes ukrainiens présents à Sotchi ont quitté la compétition.
Les violences ont repris ce jeudi en Ukraine et ont fait au moins 25 morts malgré la trêve annoncée mercredi soir par le dirigeant local, Ianoukovitch. La discussion se poursuit toujours en ce moment entre ce dernier et les 3 ministres européens dont le françaisLaurent Fabius, l’Allemand Frank-Walter Steinmeier et le Polonais Radoslaw Sikorski.
Sur la place centrale de Kiev, les affrontements se poursuivent entre les forces de maintien de la paix et les manifestants qui s’accusent mutuellement de recours aux snipers.
"La reprise des affrontements sur le Maïdan pendant la trêve annoncée est une provocation délibérée du pouvoir », s’insurge le porte-parole de l’opposition. "Ils (les manifestants, ndlr), sont passés à l’offensive. Ils fonctionnent en groupes organisés. Ils utilisent des armes à feu, notamment des fusils de snipers. Ils tirent pour tuer", fustige à son tour la présidence à travers un communiqué.
En l’espace de 72 heures, les heurts ont déjà fait au moins 53 morts dans la capitale ukrainienne. En signe de protestation par rapport aux mesures répressives du pouvoir local, le maire de Kiev a décidé de quitter le Parti présidentiel. « Je suis prêt à tout faire pour arrêter la lutte fratricide et le bain de sang dans le coeur de l’Ukraine », a déclaré ce jeudi Volodymyr Makeïenko. Dans les rangs des forces anti-émeute, certains éléments commencent aussi à renoncer aux combats.
Comme ce fut le cas hier à Lviv, une ville de l’Ouest, où des bâtiments administratifs sont désormais assiégés par les manifestants. Selon Le Monde, des policiers ont décidé de rendre leurs armes et de retirer leurs uniformes en signe de ralliement aux causes populaires.
Depuis Sotchi où se tiennent actuellement les Jeux Olympiques d’hiver, certains athlètes ukrainiens ont aussi fait part de leur indignation par rapport aux agissements des dirigeants de leur pays. A l’instar de la skieuse Bogdana Matsotska qui, avec son père et non moins son entraineur, a décidé de quitter la compétition alors qu’elle devait participer à l’épreuve slalom ce vendredi.
"En tant que membres de l’équipe nationale olympique ukrainienne, nous - Bogdana Matsotska et Oleh Matsotskyy -, sommes extrêmement indignés par les dernières actions du président de l’Ukraine, Viktor Ianoukovitch, qui a réprimé les derniers espoirs des Ukrainiens dans le sang plutôt que de résoudre le conflit avec les manifestants de la place Maïdan en négociant (ce que nous espérions quand nous avons rejoint Sotchi). C’est la violation du principe des Jeux, la trêve olympique », a fustigé sur son compte facebook le coach ukrainien.
"En solidarité avec les combattants sur les barricades de la place Maïdan et en protestation contre les actions illégales conduites contre les manifestants, le manque de responsabilité du président et de son gouvernement aux ordres, nous refusons de continuer à participer aux Jeux olympiques de Sotchi », a-t-il fait savoir. Une décision à laquelle n’a pas souhaité s’opposer le président du comité olympique ukrainien, Sergueï Bubka, à en croire les propos du porte-parole du Comité international olympique, Mark Adams Adams.