Certaines personnes sont obsédées par la peur de tomber malade. Elles souffrent d’hypocondrie, un mal souvent incompris par l’entourage. Quelques points pour nous éclaircir sur cette maladie.
L’hypocondrie est la conviction intime qu’ont certaines personnes de souffrir d’une maladie, alors que la médecine est incapable de découvrir quoi que ce soit. Molière appelait cela le " malade imaginaire ". Quand il n’a pas mal à la tête, il a mal au ventre, au cœur ou aux pieds. Ce qui est sûr, c’est que l’hypocondriaque souffre d’une grave maladie, qu’il estime en général comme mortelle. Dans son nouveau film, " Supercondriaque ", Dany Boon endosse le rôle d’un de ces patients habitués des cabinets médicaux. Une comédie humoristique qui reflète néanmoins les angoisses du réalisateur face à la maladie.
En effet, bien que la maladie soit imaginaire, l’angoisse, elle, est bien présente et très pesante. L’hypocondriaque a peur d’avoir une maladie grave, avant même qu’il ne soit possible de la détecter, peur que le médecin soit incompétent et ne la diagnostique pas, peur que chaque petit signe soit le témoin que la maladie grave est là. Un mal de tête : et si c’était un anévrisme qui allait se rompre ? Ou une tumeur cérébrale ? Une douleur dans la poitrine ? Et si c’était un infarctus ? Ou même un cancer du poumon ?
Le diagnostic rassurant d’un médecin ne change rien ou plutôt, l’hypocondriaque va changer de médecin car il est persuadé que son mal terrible a été ignoré. Encore plus que la peur de la maladie, le problème de l’hypocondriaque, c’est son impossibilité de se rassurer. L’hypocondriaque est aussi persuadé qu’il n’attirera l’attention qu’en appelant ses proches au secours.
Quand quelqu’un est perpétuellement inquiet, angoissé pour sa santé, qu’il raconte les dernières maladies de tout le voisinage, quand quelqu’un a peur de la mort et en parle continuellement, même de façon indirecte, cela peut déteindre sur la joie de vivre de toute la famille.
Pour ne pas sombrer dans une véritable dépression, il est essentiel de se faire soigner. Le plus difficile est d’accepter l’idée que l’on souffre d’angoisse excessive au sujet de sa propre santé. Les thérapies comportementales et cognitives sont très indiquées. Elles visent à diminuer l’angoisse liée aux symptômes physiques, à ne plus s’écouter autant lorsqu’on a un petit bobo ou une petite sensation désagréable. Le but est de reprendre goût à la vie.