Les acteurs du secteur surf qui était encore florissant il y a quelques années ont dû se reconvertir suite à la crise requin. Ils déplorent un manque d’accompagnement par les institutions.
La plage de l’Étang-Salé a été la scène de la dernière attaque de squale sur l’homme recensée à La Réunion le 26 octobre dernier. Depuis, la pose de filets anti-requins a commencé il y a peu, mais de nombreux commerces ont déjà dû fermer ou se reconvertir.
Les planches de surf ont laissé leur place à d’autres produits. Il y a un, à cause de la crise requin, Eric, propriétaire d’un commerce dans l’Ouest a du diversifier son activité. Mais ce n’est pas suffisant pour faire venir les clients. Il ne gagne que 20 euros par jour.
"Ca ne marche pas très bien comme la plage de l’Étang-Salé est complètement déserté ! Il n’y a vraiment plus rien, c’est vraiment comme un village fantôme", déplore le commerçant, "que vous vendiez du surf, du bio ou d’autres types de produits, finalement on ne vend pas grand chose puisque personne ne vient dans le village, il est sinistré."
Les autres commerçants de l’Étang-Salé subissent les mêmes difficultés. Mickaël, ancien propriétaire d’une école de surf a dû fermer son établissement et se reconvertir. Il est depuis devenu le responsable de la vague statique. Mais la situation est toujours difficile pour lui, il ne travaille plus que 12 heures par semaine.
"La situation reste galère depuis deux ans. Nous sommes sous pression chaque mois. On est passé d’un contexte où le surf qui était devenu un sport de masse prisé par beaucoup à des activités qu’il faut aller chercher", déplore-t-il.
Ces deux anciens acteurs du secteur du surf regrettent ne pas avoir été accompagné dans leur reconversion par les collectivités.
"On demande à avoir les mêmes droits un petit peu que les agriculteurs quand il y a trop de pluie, le requin est un élément naturel aussi", souligne le vendeur avant d’ajouter, "mon activité existe depuis 10 ans, j’ai participé à la solidarité nationale par les impôts mais quand moi je suis en difficulté, il n’y a pas de solidarité."
Aujourd’hui, Éric et Mickaël espèrent que la pose de filets anti-requins qui a commencé au large de la plage de l’Étang-Salé leur permettra de retrouver leur activité.