Le gouvernement mauricien veut agrandir le parc hôtelier de l’île, un projet qui ne fait pas l’unanimité chez les acteurs de l’hôtellerie, confrontés à une surcapacité hôtelière et une baisse d’occupation des hôtels.
Malgré un faible taux d’occupation (-14%), le gouvernement mauricien n’envisage pas de donner un coup de frein aux nouvelles constructions hôtelières. Au contraire, l’agrandissement du parc hôtelier de l’île serait actuellement à l’étude, révèle Defimedia, évoquant un projet qui n’obtient pas l’adhésion des opérateurs locaux. Ces derniers s’inquiètent des effets combinés de surcapacité hôtelière et de baisse de fréquentation.
Le gouvernement mauricien veut maintenir le cap de sa politique touristique en faisant construire davantage d’hôtels selon Defimedia. Le ministre mauricien du tourisme Michael Sik Yuen explique les raisons d’une telle décision : "d’une part, la politique déclarée du gouvernement est de promouvoir l’entreprenariat", et d’autre part, "malgré la crise de la zone euro, notre secteur touristique renouvelle sa croissance grâce à notre stratégie de diversification du marché qui vise principalement les marchés émergeants en Asie, les pays du Moyen-Orient et la région ".
Construire de nouveaux établissements hôteliers se révèle être la seule option viable pour répondre aux besoins futurs en matière de capacité d’hébergement, étant donné que les arrivées touristiques connaîtront une croissance annuelle d’au moins 3.2% durant la période 2014-2016, selon les prévisions de Statistics Mauritius.
"Donc, mon ministère continuera à poursuivre sa stratégie de développement hôtelier pour qu’il puisse y avoir de la diversité et pour que nous puissions répondre aux exigences de nos marchés niches", insiste Michael Sik Yuen, dont la stratégie ne fait toutefois pas l’unanimité chez les acteurs de l’hôtellerie.
"On doit composer avec un plus grand nombre d’hôtels, faire face à la concurrence croissante des petits établissements, maisons d’hôte, appartements ainsi qu’a un secteur informel qui veut que tout propriétaire d’une seconde résidence au littoral tente de la louer aux touristes, on s’étouffe", s’insurge le directeur d’un groupe hôtelier dans les colonnes de Defimedia. De surcroît, "Le diagnostic d’une inadéquation entre la capacité d’accueil et les arrivées est clair ", fustige un autre hôtelier.
Dans une lettre ouverte publiée jeudi 31 octobre, l’Association des Professionnels du Tourisme demande aux autorités mauriciennes de " ne plus donner de permis de construction tant que le taux d’occupation des hôtels ne dépasse pas les 75% ". Reste à savoir si le collectif réussira à se faire entendre.