Dans le cadre des débats sur le projet de loi de Finances pour 2014, la député-maire Huguette Bello a interpellé la Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso.
Ci-dessous, l’intervention de la députée-maire Huguette Bello qui a interpellé la Ministre de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur Geneviève Fioraso.
Deux mesures phares sont prévues pour lutter contre l’échec massif dans le premier cycle. D’abord, l’orientation prioritaire, à travers des quotas, des bacheliers technologiques et professionnels vers les établissements conçus pour les accueillir. Ce retour des IUT et des sections STS à leur vocation initiale est indispensable pour contrecarrer les orientations par défaut et les échecs qu’elles provoquent.
Toutefois, le décalage toujours grandissant entre le nombre de bacheliers qui sortent chaque année des lycées professionnels et le nombre de places offertes invite à agir rapidement sur la carte des IUT et des BTS qu’il convient d’augmenter en la réactualisant.
Par ailleurs, la simplification en cours de l’offre de formation qui permet de ne pas transformer l’après-bac en un saut dans l’inconnu est une mesure salutaire.
Dans la même logique, je souhaite, plus de dix ans après la réforme des diplômes universitaires autour de trois niveaux (Licence, Maîtrise, Doctorat), mettre l’accent sur les difficultés que rencontrent de plus en plus d’étudiants pour obtenir le diplôme de Master. Alors qu’il s’agit d’un cycle d’enseignement de deux ans, une sélection existe entre le Master 1 et le Master 2, à l’image de celle qui existait, avant la réforme, entre la maîtrise et les DEA et DESS. Mais contrairement à la maîtrise, le Master 1 ne sanctionne pas un cycle si bien que l’interruption à laquelle trop d’étudiants sont contraints à l’issue du Master 1 est lourde de conséquences. Ils se retrouvent avec un Bac + 4 que le marché du travail français assimile à une licence et que l’espace européen ne reconnait pas.
Pour éviter que des générations de jeunes ne se retrouvent sur le marché du travail avec un cycle de formation inachevé, une réorganisation des masters est indispensable.
S’agissant de la recherche, les crédits budgétaires, en dehors des mesures fiscales, sont plus ou moins stables mais avec de multiples redéploiements entre les lignes. Ils se font au détriment des organismes de recherche, ce qui suscite une réelle inquiétude des chercheurs. Au regard des crédits qui lui sont accordés, la recherche sur projets est toujours largement privilégiée.
Quoi qu’il en soit, alors que l’espace ou l’observation de la Terre sont dotés de crédits importants, la mer et les océans, en dépit de leurs gigantesques potentialités, sont les grands absents de cette Mission (et du 8ème PCRD « Horizon 2020 ») comme si la France continuait à oublier qu’elle dispose du deuxième domaine maritime mondial.
L’examen de cette mission est l’occasion pour le Groupe GDR d’illustrer pleinement la liberté de vote qui le caractérise puisque certains membres comme Gabriel Serville voteront favorablement, d’autres m’accompagneront dans l’abstention tandis que l’ensemble des députés du Front de gauche voteront contre.