Des émissaires de la SADC sont actuellement à Madagascar pour évaluer la situation politique dans le pays en cette période pré-électorale et assurer les préparatifs techniques, financiers et logistiques.
Des membres du Forum parlementaire de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) sont en mission d’évaluation à Madagascar. Conduite par le Docteur Esau M. Chiviya, secrétaire général de la plateforme, cette délégation va rencontrer tour à tour toutes les parties prenantes du processus électoral malgache. Entre autres, les chefs d’institutions, les membres de la Société Civile et ceux de la Confédération des églises chrétiennes qui se sont réengagés dans la médiation malgacho-malgache dernièrement, les représentants des médias, ainsi que bien d’autres entités jouant un rôle prépondérant dans les prochaines consultations populaires. Sans oublier la Cenit, ou la commission en charge de la préparation des élections à qui la délégation a d’ailleurs rendu visite dès son arrivée au pays.
La SADC s’interroge essentiellement sur deux problématiques selon le quotidien local Express : l’environnement politique à Madagascar est-il favorable à la tenue d’une élection ? Et les politiciens sont-ils également prêts à aller aux élections ?
A la première question, les avis restent très divergents dans le pays, surtout que celle-ci évoque, pour beaucoup, un certain soupçon d’un nouveau report de calendrier au cas où ces émissaires de la SADC dressent un tableau pas très rassurant de la situation.
Face à une telle éventualité, le général Dolin Rasolosoa, président du Conseil supérieur de la Transition et une personnalité proche du pouvoir, avertit d’ores et déjà que « si le démarche de la SADC vise à influencer la Communauté internationale » il n’en sera pas « partisan ».
Dans le camp adverse, on estime qu’il y a encore beaucoup d’éléments qu’il faudra régler, comme « l’équité dans l’accès aux médias publics, les questions sur l’amnistie des prisonniers politiques et surtout la neutralité des institutions qui est aujourd’hui fortement remise en cause ». Ces propos sont ceux de Mamy Rakotoarivelo, président du Congrès de la transition et non moins chef de délégation de la mouvance de l’ancien président malgache Marc Ravalomanana.
De son côté, Lahiniriko Jean, un des prétendants au fauteuil présidentiel, soutient le calendrier déjà validé par la CENIT et la communauté internationale. « On ne peut plus jouer avec la date des élections. La population souffre et le pays a besoin d’un gouvernement élu pour que les aides internationales reviennent », a souligné celui qui fait partie des candidats ayant déjà déposé leur dossier de candidature.
Quoiqu’il en soit, les parlementaires africains ont toute la semaine pour évaluer par eux-mêmes la situation et rendre compte auprès du bloc économique dès leur retour à Windhoek, Namibie, siège du FP-SADC.