Suite aux inondations meurtrières survenues samedi 30 mars, le ministère de la Santé procède à la distribution des kits contre le chikungunya et la dengue dans les quartiers les plus à risques de Port-Louis.
Les autorités mauriciennes redoublent d’efforts pour prévenir les risques d’épidémies après les inondations du 30 mars. Le ministère de la Santé a orchestré dimanche 7 avril une importante distribution de kits contre le chikungunya et la dengue dans les quartiers les plus vulnérables de Port-Louis, notamment à Canal-Dayot et Anse-Courtois.
Selon le quotidien Defimedia, le kit comprend entre autres « une crème anti-moustique, de l’Eau de Javel et des sacs-poubelle ». Le but est de mieux armer la population face à la prolifération des moustiques. « Si nous ne faisons rien, la situation sera comme une bombe à retardement », explique le ministre de la Santé Lormus Bundhoo, dans les colonnes du journal Le Mauricien. Selon lui, la capitale « Port-Louis est la région la plus à risque ».
Entamées depuis la semaine dernière, les actions de prévention doivent se poursuivre dès ce lundi par la pulvérisation des larvicides dans les secteurs identifiés comme les plus exposés aux maladies vectorielles. Outre la distribution des kits anti-moustiques, une campagne de sensibilisation porte-à-porte est également prévue un peu partout dans la ville. Une centaine d’officiers issus de différents ministères descendront sur le terrain pour sensibiliser le public sur l’élimination de tout stockage d’eau, par exemple, et sur d’autres précautions à prendre en matière de propreté et d’assainissement.
Les autorités procéderont parallèlement à une distribution de poubelles dans plusieurs régions les plus menacées afin de faciliter le nettoyage, notamment à Canal Dayot, Vallée des Prêtres, Cité la Cure, Ste Croix, Abercrombie, Cité Briquetterie, Roche Bois, Plaine Verte, Cité Martial, Camp Yoloff, Vallée Pitot, City Centre, Tranquebar , la rue Labourdonnais jusqu’à Caudan, ainsi qu’à Mahébourg, Souillac, La Butte, Plaine Lauzan, Camp Chapelon, Bell Village, Pailles, Cité Vallijee, Cassis , Camp Benoit, Pointe-aux-Sables, La Tour Koenig et Coromandel,… détaille Le Mauricien.
Des opérations de contrôle sont également préconisées dans les entreprises à compter de ce jour. « À partir de ce lundi, nous serons sans pitié. Nous concentrerons nos efforts dans les bureaux, les institutions publiques et dans les industries, entre autres. Toutes nos équipes descendront sur le terrain, et si les mesures nécessaires ne sont pas prises, ces entreprises devront stopper toutes leurs opérations », avertit Lormus Bundhoo.
Le ministre de la Santé affiche la fermeté alors que des analyses menées dans une vingtaine de sites à Port-Louis ont révélé qu’il n’y a aucun risque de chikungunya et de dengue, du moins pour le moment.
Le responsable mauricien explique les raisons de ses inquiétudes : « En 2009, entre 30 à 40% de Mauriciens avaient été affectés par ces maladies. Ce qui implique que entre 60 à 70% de la population n’ont pas été affectés et donc n’ont pas développé une immunité contre ces maladies ».
De ce fait, une cellule de crise a été mise en place sous l’égide du ministère de la Santé pour parer à toute éventualité. Au cœur de ses priorités figurent, entre autres, la coordination des mesures qui seront prises au sein des entreprises des secteurs public et privé, la surveillance accrue des maladies dans les régions impactées par les inondations mais aussi la supervision des activités de démoustication à travers l’île.