L’émancipation régionale était au centre des débats à la Région ce jeudi. Les acteurs politiques veulent poursuivre la réflexion autour du transfert de compétences de l’Etat aux collectivités et aller plus loin.
La décentralisation a trente ans. Pour les acteurs politiques, il s’agit donc de poursuivre la réflexion autour de l’émancipation régionale. Ce jeudi, les conseillers régionaux ont abordé la question du transfert des compétences de l’Etat aux collectivités.
Selon Yvan Combeau professeur d’Histoire contemporaine et Directeur du Centre de Recherches sur les Sociétés de l’Océan Indien, "La Région est aujourd’hui devenue l’échelle de la stratégie économique du développement. L’enjeu, c’est de donner les moyens à la collectivité de lutter contre le chômage et d’agir dans des secteurs majeurs que sont l’activité économique, l’éducation pour "gagner des points de croissance".
Pour le politologue, "il faut passer d’une volonté à un outil". L’Acte III de la décentralisation sera le plus pertinent pour mieux positionner La Réunion dans la zone India-Océanie. Dans son discours, le président du Conseil Régional Didier Robert a évoqué à plusieurs reprises ce jeudi l’émancipation régionale et parlé du projet républicain à l’intérieur de La France.
Un projet qui doit selon Didier Robert prendre en compte les spécificités de notre département. Objectif : décentraliser et démocratiser pour avoir des contre-pouvoirs et une participation citoyenne élargie.
Didier Robert veut profiter des débats sur les 30 ans de la Région et sur la décentralisation pour poser clairement la situation réunionnaise. Le président de la Région n’hésite pas à parler de la fin d’un modèle.
Le président de la Région Réunion propose la tenue d’ateliers régionaux de la décentralisation durant une période de trois mois. Les Réunionnais seront appelés à donner leur avis sur la décentralisation. Ces échanges donneront lieu à une "proposition réunionnaise" qui sera présentée au Gouvernement au mois de septembre prochain.
Le Président de la Région souhaite une plus grande autonomie pour que la Région bénéficie de "toute latitude pour agir dans le domaine de la pêche, de l’accompagnement des entreprises, sur la question des monopoles pour le développement de La Réunion".
Avec l’acte III de la décentralisation les règles de pilotage de certaines régions seront redéfinies. La Région devrait voir son rôle de stratégie du pilotage de la stratégie du territoire consolidé, analyse le professeur des universités Philippe Jean-Pierre. L’expert en économie explique aussi que les libertés offertes à la Région pourraient s’étendre dès 2014.
L’ancien Sénateur Albert Ramassamy livre son avis sur la décentralisation : "nous n’avons pas le pouvoir institutionnel. Mais nous devons connaître les compétences indispensables pour gérer notre pays, gérer l’économie, les allocations familiales pour mieux contrôler la démographie".
L’autonomie de gestion sert selon Albert Ramassamy à "ne pas appliquer toutes les lois métropolitaines dont on juge que les effets ne seront pas les mêmes à la Réunion". L’élu évoque même l’intérêt d’avoir une seule assemblée ; un projet longtemps porté par le fondateur du PCR Paul Vergès.
Jusqu’à présent, la Région a pour mission d’aménager le territoire, de promouvoir le développement économique, social, sanitaire et culturel de La Réunion. Le Président de la Région Réunion milite pour l’émancipation de la Réunion au sein de la République et de l’Europe.